Le violoncelliste Stéphane Tétreault et l’ensemble ALKEMIA proposent un concert en lien avec l’exposition GRAFIK ! présentement à l’affiche au Musée des beaux-arts-de Montréal. Le but est de jouer des oeuvres qui correspondent à cette exposition sur l’évolution stylistique et culturelle dans l’art de la gravure en Allemagne et en Autriche, depuis ses débuts au milieu du XVe siècle, jusqu’à l’époque moderne. Voici en quoi consiste ce voyage musical en deux temps.
Pour ceux qui désirent voir GRAFIK! avant d’assister au concert, rappelons qu’on y trouve 90 oeuvres qui embrassent cinq siècles d’arts graphiques allemands et autrichiens. Jusqu’au 4 juillet, le MBAM expose des gravures du XVe siècle d’Israhel van Meckenem le Jeune et de Martin Schongauer, des chefs-d’œuvre de la gravure sur bois et sur cuivre du grand maître du début du XVIe siècle Albrecht Dürer – au total, une douzaine d’estampes de sa main jalonnant toute sa carrière –, ainsi qu’un large éventail d’œuvres exécutées par d’autres graveurs de cette époque. Sont également exposés des dessins d’artistes allemands des XVIIIe et XIXe siècles tels Jacob Philipp Hackert, Carl Wilhelm Kolbe le Vieux et Julius Schnorr Von Carolsfeld, de même que des dessins d’artistes viennois tels Hans Makart, Gustav Klimt (notamment, des études d’Adele Bloch-Bauer, sa célèbre « Dame en or ») et Egon Schiele.
On peut aussi admirer une sélection de gravures réalisées par des expressionnistes allemands et des artistes du Bauhaus : Emil Nolde, Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel, Otto Dix, Max Beckmann, Max Pechstein, Karl Schmidt-Rottluff, Otto Mueller, George Grosz, Franz Marc et Vassily Kandinsky. Parmi les œuvres datant de l’entre-deux-guerres, période traumatisante de l’histoire allemande, figurent deux acquisitions récentes du Musée : un dessin exécuté par Otto Dix pour son portrait peint d’Hugo Simons (également conservé au MBAM) et un autoportrait gravé sur bois, réalisé par Heckel. Un paysage gravé par Georg Baselitz en 1980 clôt l’exposition.
Enfin, les débuts de l’imprimerie en Allemagne – et, notamment, la publication d’ouvrages illustrés – sont soulignés par : une page de la Bible de Gutenberg (1455), le premier ouvrage publié en Europe à l’aide de caractères mobiles; la célèbre Chronique de Nuremberg (1493), illustrée de bois gravés de Michael Wolgemut, le maître du jeune Dürer; et une copie de l’édition originale, publiée à Francfort en 1628, du livre de sir William Harvey sur la circulation sanguine.
Le concert présenté à Bourgie en lien avec ces cinq cents ans d’art graphique allemands et autrichiens mettra l’accent, d’une part, sur les années 1500. L’ensemble ALKEMIA interprétera, en première partie, des musiques composées à cette époque dans les pays germaniques, par : Thomas Stoltzer, Hans Buchner, Ludwig Senfl et Hans Neusidler.
En deuxième partie, le violoncelliste Stéphane Tétreault et le pianiste Olivier Hébert-Bouchard feront écho au début du XXe siècle avec des oeuvres de : Anton Webern, Paul Hindemith et Lyonel Feininger.
Ensemble ALKEMIA:
Femke Bergsma, voix, flûtes, cromorne
Kerry Bursey, voix, luth, orpharion
Jean-François Daignault, voix, flûtes
Marie-Laurence Primeau, viole, flûtes
William Kraushaar, voix et percussions
Dorothéa Ventura, voix, orgue, direction
Stéphane Tétreault, violoncelle
Olivier Hébert-Bouchard, piano
PROGRAMME
Première partie (XVIe siècle) :
Thomas Stolzer : Herr, wie lang wilt du mein so gar vergessen
Hans Buchner : Recordare
Hans Neusidler : Washa Mesa
Ludwig Senfl : Lust hab ich g’habt sur Musica – Es hett ein Biedermann ein web – Ach Elslein, liebes Elselein mein – Im Meyer hört man die hanen kreen
Deuxième partie (XXe siècle) :
Anton Webern : Deux pièces pour violoncelle et piano
Lyonel Feininger : Fugue op. 3, « Gigue »
Paul Hindemith : Sonate pour violoncelle et piano, op. 11 no 3
Salle Bourgie / 1er juin à 19h.