Grande première de l’opéra Le Flambeau de la nuit des Québécois Hubert Tanguay-Labrosse et Olivier Kemeid, en ce samedi soir, à la Place des Arts. L’oeuvre qui repose surtout sur le chant choral est présentée à la suite de l’opéra Riders to the Sea du Britannique Ralph Vaughan Williams. Ce programme double, conçu en collaboration avec l’Opéra de Montréal, est offert une dernière fois, cet après-midi (26 septembre 2021), au Théâtre Maisonneuve.
Tragédies en mer

Crédit photo : Yves Renaud
En un peu moins d’une heure et demie, deux histoires de tragédies en mer s’enchaînent sans interruption, interprétées par quelques solistes dont la soprano Andrea Núñez, le baryton Geoffrey Schellenberg et un choeur de jeunes musiciennes issues de l’école Joseph-François-Perrault. Dans la fosse d’orchestre, I Musici de Montréal est dirigé par Hubert Tanguay-Labrosse.
L’oeuvre de Vaughan Williams, créée en 1937, repose principalement sur le drame de Maurya qui vit sur une île, au large de l’Irlande. Elle vient de perdre un fils qui s’est noyé lors d’une tempête, comme ses cinq autres garçons.
On se demande bien comment cette mère, interprétée par la mezzo-soprano Allyson McHardy, peut encaisser un tel choc aussi calmement ! Elle demeure les bras croisés en chantant que certains de ses fils ont été retrouvés, d’autres non, un peu comme on ferait une liste d’objets plus ou moins importants, à la suite d’un déménagement ! En général, les voix sont belles, mais où est l’émotion ?
Après une quarantaine de minutes passées pratiquement dans l’obscurité, on allume enfin des lumières pour Le Flambeau de la nuit. Alors que les vents des côtes d’Irlande continuent de souffler grâce à l’héliophone (machine à vent), on se retrouve dans une ville dévorée par les flammes, où de nombreux citadins cherchent à s’enfuir. Ce sentiment d’urgence ne se sent pas du tout dans la mise en scène de Édith Patenaude, où tout le monde reste bien tranquille !

Crédit photo : Yves Renaud
Heureusement, la mezzo-soprano Sydney Frodsham est à la fois bonne chanteuse et bonne comédienne, dans le rôle d’une mère déterminée à prendre le large avec son fils. Elle doit toutefois d’abord convaincre la propriétaire d’une embarcation (Allyson McHardy, mezzo-soprano) de les laisser monter à bord.
Leurs échanges animés font écho à tant de drames de boat-people, dans ce texte bien contemporain de Olivier Kemeid qui est pourtant inspiré de l’épopée de Virgile, écrite il y a plus de 2000 ans.
Les mots coulent à travers le chant choral splendide qui est à l’avant-plan dans la musique de Hubert Tanguay-Labrosse. Le compositeur dirige I Musici de Montréal, impeccable durant les deux opéras.
Malgré une mise en scène léthargique, Le Flambeau de la nuit s’avère la meilleure partie du spectacle. La beauté des choeurs parfois a cappella est émouvante en soi et cette triste histoire de migration maritime est malheureusement toujours d’actualité.
Riders to the Sea, Ralph Vaughan Williams / Le Flambeau de la nuit, Hubert Tanguay-Labrosse et Olivier Kemeid
Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, le 25 septembre à 19h 30 et le 26 septembre à 14h.
Mise en scène par Édith Patenaude
Direction musicale : Hubert Tanguay-Labrosse
Avec un choeur de jeunes musiciennes issues de l’école Joseph-François-Perrault, ainsi que la mezzo-soprano Allyson McHardy, la mezzo-soprano Sydney Frodsham et la soprano Andrea Núñez.
Présenté en collaboration avec Ballet Opéra Pantomime (BOP), I Musici de Montréal et l’Opéra de Montréal
Avec surtitres en français et en anglais






























































