La Société des arts technologiques reprend vie avec l’expérience immersive -22.7°C présentée dans le dôme de la Satosphère. Il s’agit d’un voyage en images et en sons inspiré de l’aventure du producteur de musique français Molécule dans le cercle polaire. L’artiste a passé plus d’un mois au Groenland pour y enregistrer un album imprégné des bruits de craquements des glaciers, des vents qui soufflent sur les banquises, etc. On se sent petit et admiratif devant l’immensité des lieux visités et ce sentiment est renforcé par l’expérience immersive du dôme.

Sortir de sa zone de confort
Le film -22.7°C permet au public de vivre à son tour, d’une certaine façon, l’audacieuse expédition de Romain De La Haye, alias Molécule. Celui qu’on surnomme le pionnier du style «électro nomade» a voulu se confronter à un environnement bien loin de sa zone de confort pour composer de la musique sur de nouvelles bases. «Se dissoudre dans la nature… se taire… entendre les seuls battements de son coeur», dit-il dans sa narration de -22.7°C.
Les images de Dirty Monitor, un studio de productions audiovisuelles basé en Belgique, entraînent le public parfois dans la nuit polaire, parfois au cœur d’un glacier troué, etc. Étendu sur un siège qui s’apparente à un petit lit, le spectateur parcourt l’univers inquiétant où s’avance l’intrépide Molécule.
Qu’a-t-il apporté dans ses valises ? Son «electrokit de survie, un home-studio composé de claviers, synthétiseurs, boites à rythmes et surtout de micros dernier cri pour capter l’ambiance de son nouvel écosystème.»
Dans son expédition «au bout de la terre», «l’aventurier du son» a vécu des sensations extrêmes ! Il a d’ailleurs nommé son album -22.7°C, pour rappeler que c’est la température la plus basse relevée lors de son voyage.
«Terre de contrastes, l’Arctique éblouit par sa blancheur aveuglante, son silence abyssal ou encore par le spectacle immaculé de ses aurores boréales. Pourtant, même si ce decorum semble pur et innocent, il s’avère être avant tout un territoire hautement hostile, aux conditions de survie éprouvantes.»

Spectacle franco-belge et aussi québécois
La musique de Molécule est un tantinet répétitive. Quant aux images de Dirty Monitor, il y en a tellement que l’oeil ne peut tout absorber. Cela dit, curieusement, en plein périple au Groenland, on fait soudainement irruption dans la ville de Paris, alors que des images d’animation nous entraînent à vive allure vers la tour Eiffel. Il aurait été intéressant de questionner Molécule au sujet de ce détour inattendu en milieu urbain, mais l’artiste n’est pas venu à Montréal pour la présentation de -22.7°C ; de plus, on nous indique qu’il n’est pas disponible pour des entrevues, cette semaine.
Malgré quelques bémols, il n’en reste pas moins qu’une grande puissance se dégage de cette oeuvre magnifiée par la scénographie conçue à la SAT et projetée dans l’immense coupole de la Satosphère. Bref, -22.7°C s’avère un témoignage saisissant d’un exil volontaire empreint de tension et de contemplation.
On peut voir ici un court extrait vidéo où Molécule résume sa démarche : -22.7°C

-22.7°C
Création visuelle : Dirty Monitor
Musique et création sonore : Molécule
Scénographie : SAT (Société des arts technologiques) et Mirari
Dans la Satosphère du 8 au 26 février 2022
Du mardi au samedi
Séances: 17h – 18h30 – 20h / Durée: 40 minutes






























































