Alors que l’Orchestre symphonique de Montréal a retiré le pianiste russe Alexander Malofeev qui devait participer à trois concerts à la Maison symphonique, pas question pour l’Orchestre symphonique de Longueuil d’aller dans cette voie. L’OSDL vient de présenter deux concerts avec une vingtaine de musiciens dont certains proviennent d’Ukraine, de Russie et de Moldavie. Ne cédant pas aux pressions liées à la guerre en Ukraine, le directeur artistique Alexandre Da Costa remet les pendules à l’heure.
«Nous ne représentons pas un pays en particulier. Nous sommes là pour partager la beauté de la musique!», a lancé maestro Da Costa, chaleureusement applaudi par le public réuni à la Salle Pratt and Whitney, samedi soir (12 mars).
Fier de diriger un orchestre où des instrumentistes russe, ukrainien, roumain, arménien et moldave travaillent ensemble, le chef insiste : «Ne comparez par les artistes aux sportifs !» Nous ne sommes pas là dans le but d’écraser des adversaires. Notre quête en est une d’harmonie, fait valoir le musicien montréalais.
Hommage aux travailleurs de la santé
Malgré le climat d’inquiétude lié à la guerre, une ambiance bon enfant régnait dans la salle longueuilloise de plus de 900 places. Un bon nombre de sièges étaient occupés par des travailleurs de la santé invités par l’OSDL, en guise de remerciement pour leur dévouement durant la pandémie. Du même souffle, l’orchestre couronnait une série de plus de 110 concerts présentés un peu partout au Québec, depuis deux ans, pour apporter du réconfort aux aînés et aux malades.
L’une des premières pièces de la soirée a d’ailleurs été une version symphonique du classique de Ferland Une chance qu’on s’a.
Chansons de Dubois, Harmonium, Brel et Queen en versions symphoniques
Durant ce concert d’une heure et demie qui avait aussi été présenté en après-midi, on a pu découvrir des orchestrations inédites de plusieurs titres du répertoire québécois : Quand les hommes vivront d’amour (R. Lévesque), L’essentiel (G. Reno), etc. Le chef d’orchestre parle de versions «symphonisées», grâce au travail des arrangeurs Éric Lagacé et François Vallières.
Essentiellement, l’orchestre accompagne les mélodies qui sont jouées par Da Costa, lui qui est avant tout violoniste. En général, on a choisi des ballades, à quelques exceptions près : J’t’aime comme un fou (Charlebois) et The Show must go on. Certaines adaptations se prêtent particulièrement bien à ces relectures au violon : Si Dieu existe (C. Dubois) et La Vie en rose (E. Piaf). Tout en nuances, l’interprétation de la chanson Harmonium est fort réussie !
Boute-en-train, le chef de l’OSDL présente chaque pièce sans trop se prendre au sérieux. Après l’interprétation de La Valse à mille temps (Brel), il s’exclame : «Je pense que c’est seulement la deuxième fois qu’on la termine tous en même temps !» Le public rigole ferme et passe un bon moment avec cet orchestre cosmopolite et enjoué qui apporte aux chansons québécoises, entre autres, un emballage symphonique auquel elles ont rarement droit. Bien joué !
L’Orchestre symphonique de Longueuil, dirigé par Alexandre Da Costa, a offert deux représentations du concert Stradivarius, je me souviens, à la salle Pratt and Whitney, le 12 mars 2022. Plusieurs des relectures symphoniques de chansons interprétées par l’OSDL ont été gravées sur disque. Cet album sera lancé en mai prochain.
Concerts à venir de l’Orchestre symphonique de Longueuil : OSDL