Les festivaliers qui remplissaient la salle Wilfrid-Pelletier en ce soir d’ouverture de la 42e édition du FIJM n’auront pas été déçus. Le trompettiste américain Wynton Marsalis est monté sur scène avec le plein effectif du Jazz at Lincoln Center Orchestra. Les 15 musiciens ont joué avec une précision qui laisse pantois ! Ces jazzmen frôlent la perfection !
Durant 90 minutes, les rythmes, attaques et harmonies du LCJO ont fait revivre avec panache le jazz qui swing ! Un exemple ? Écoutez un extrait de leur interprétation de la pièce Jo Jo’s Mojo.
Fondé en 1988, le LCJO est dirigé par Wynton Marsalis qui est lui-même issu d’une «dynastie» de musiciens. Né à la Nouvelle-Orléans, l’artiste maintenant âgé de 60 ans, est le fils du pianiste-compositeur et professeur de jazz Ellis Marsalis. Son frère aîné, Branford Marsalis, est un saxophoniste reconnu internationalement qui sera d’ailleurs en concert à Montréal, cet été, avec l’Ensemble Obiora, à la Maison symphonique.
Charlie Parker, Duke Ellington, Gerry Mulligan et tant d’autres pionniers sont disparus, mais Wynton Marsalis, lui, continue de visiter Montréal assidûment depuis une quarantaine d’années. La formation qu’il dirige a l’immense mérite de garder vivante une riche tradition musicale qui compte de moins en moins d’interprètes de cette trempe. (Voir ci-bas les photos du concert de JLCO & Wynton Marsalis à la salle Wilfrid-Pelletier)
La pianiste québécoise Ariane Racicot en première partie
En début de soirée, la pianiste et compositrice québécoise Ariane Racicot, Révélation Radio-Canada 2022-2023, a vu se réaliser plusieurs rêves en même temps. En effet, c’est en première partie du célèbre Wynton Marsalis et son orchestre que la jeune femme a vécu sa première participation au FIJM devant près de 3 000 personnes à la Place des Arts !
Accompagnée de Guillaume Picard à la batterie et Carl Mayotte à la basse, Racicot a interprété quelques morceaux de son album intitulé Envolée. Sa pièce Bicycle Ride a été particulièrement applaudie. La jeune femme qui s’inspire de figures féminines comme Lorraine Desmarais, Christine Jensen et Rachel Therrien s’est fait connaître en 2017 à la suite de sa reprise de Bohemian Rhapsody de Queen sur YouTube. La vidéo cumule plus de 18 millions de vues à ce jour.
Pour une dernière fois
Le cocktail d’ouverture de cette 42e édition du FIJM était teinté d’une certaine nostalgie, puisque Laurent Saulnier y a pris la parole pour une dernière fois, en tant que grand manitou de la programmation de ce festival emblématique de Montréal.
Monsieur Saulnier peur toutefois se targuer de nous avoir ramenés à une programmation d’envergure comme avant la pandémie.
D’ailleurs, cette première fin de semaine du Festival est d’une générosité remarquable !
On pourra voir gratuitement, entre autres, la chanteuse anglaise Corinne Bailey Rae, auteure-compositrice de chansons soul. On se souvient, entre autres, de son interprétation du titre River sur l’album de Herbie Hancock The Joni Letters qui a reçu le Grammy Award du meilleur album de jazz de l’année 2008
Corinne Bailey Rae / 1er juillet à 21h30 / Scène TD / Gratuit
Cette même scène sera confiée au saxophoniste américain, Kamasi Washington, samedi soir. Parfois surnommé «le saxophoniste des stars du rap américain», le musicien s’est produit avec des célébrités de divers horizons dont Lauryn Hill (ex-Fugees), le rappeur Snoop Dogg et le saxophoniste Wayne Shorter. Le concert de Kamasi Washington présenté au Métropolis (MTelus) en 2016 lui avait valu de nombreuses critiques élogieuses. Depuis ce temps, le virtuose a continué de séduire des amateurs de musiques pop en les entraînant dans le monde du jazz.
Kamasi Washington / 2 juillet à 21h30 / Scène TD / Gratuit
Photos du concert de JLCO & Wynton Marsalis à la salle Wilfrid-Pelletier, le 30 juin 2202 / Crédit : Sébastien Jetté