Du rarement vu dans le domaine de la musique classique au Québec : le violoncelliste Stéphane Tétreault et la harpiste Valérie Milot partent en tournée avec un «concert-expérience» où la musique est accompagnée de projections sur écrans. Certaines des pièces de Transfiguration ont d’ailleurs été écrites spécialement pour le duo Milot-Tétreault dont le répertoire s’étend de Camille Saint-Saëns à Gentle Giant. Après des représentations couronnées de succès à la salle Bourgie en mai dernier, les deux musiciens québécois offrent une supplémentaire à la Place des Arts.
La musique en images
Bien en phase avec notre époque, Milot et Tétreault ont conçu un spectacle où les arts numériques occupent une place importante. Par exemple, la pièce Close for Couloir, de Caroline Lizotte (née en 1969), évoque l’Écosse et elle est accompagnée de diverses projections symbolisant ce pays, explique la musicienne en entrevue aux ArtsZé.
Les deux artistes qui se connaissent depuis une dizaine d’années ont aussi choisi des oeuvres qui illustrent l’évolution de leur amitié. «La distance qu’il y avait entre nous, lors de nos premières rencontres, est imagée dans Double- Monologue de François Vallières (né en 1978), jouée en début de soirée.» Plus tard, la transfiguration des sentiments est évoquée à travers une oeuvre de Marjan Mozetich (né en 1948).
Qu’est-ce qui a guidé le duo dans le choix de son répertoire ? «Comme nous sommes deux solistes et que nous avons une relation égalitaire, nous jouons des pièces où le violoncelle et la harpe ont des rôles d’égale importance. Nous avons aussi voulu montrer à travers l’aspect visuel du concert que la musique peut transformer un être humain, d’où le titre Transfiguration.»
Rappelons que Valérie Milot en avait étonné plusieurs, il y a quelques années, avec son spectacle Orbis, alliant la musique classique et la technologie; elle jouait alors de la harpe sous un dôme transparent servant d’écran pour projeter des images.
N’éteignez pas votre téléphone
Une autre particularité de ce concert est qu’on y encourage le public à utiliser tablettes et cellulaires pour mieux participer à l’expérience. À partir d’un code QR qu’on peut saisir à l’entrée de la salle, on a accès à un programme qui apporte des précisions sur les oeuvres et leur exécution. Madame Milot mentionne, entre autres, que son collègue utilise un bouchon de liège dans l’une des pièces au programme et que chaque spectateur pourra voir cette séquence inusitée de près sur l’écran de son téléphone.
Album et tournée
L’essentiel de la musique de Transfiguration se retrouve sur un disque paru, cette année, sur étiquette Atma. Ces pièces qui sont, en général, douces, harmonieuses et parfois même jazzées, ont été enregistrées à la salle de concert du Domaine Forget, réputée pour ses qualités acoustiques.
Pour ce qui est du spectacle, les représentations prévues au Québec jusqu’en juillet 2023 pourraient bien être le début d’une tournée à plus grande échelle.
«On veut sortir du pays», souligne la harpiste, confiante de pouvoir s’envoler avec son ami violoncelliste pour aller présenter Transfiguration, dès l’an prochain, dans les grandes capitales européennes, ainsi qu’en Corée du Sud et à New York.
Transfiguration
Stéphane Tétreault, violoncelliste et Valérie Milot, harpiste
Au Théâtre Maisonneuve, le 10 novembre / billets
Et en tournée : détails