Le Théâtre St-Denis était rempli à craquer pour la première médiatique de la nouvelle mouture de La mélodie du bonheur, mise en scène par Gregory Charles. La soprano Klara Martel-Laroche incarne Maria avec brio, au coeur d’une distribution d’excellents chanteurs et comédiens dont Éric Paulhus en Capitaine von Trapp. Les chansons immortelles de Richard Rodgers et Oscar Hammerstein II sont interprétées au son d’un orchestre live. Quant au décor, il se renouvelle continuellement grâce à des projections d’envergure permettant de passer, en un claquement de doigts, des vitraux d’une chapelle, aux montagnes enneigées d’Autriche, etc.
Avec une distribution alliant des chanteurs d’opéra et des comédiens qui sont aussi de très bons chanteurs, Gregory Charles nous offre un spectacle combinant l’opéra et la comédie musicale. Même les plus jeunes des sept enfants de la famille von Trapp sont très à l’aise sur scène, qu’il s’agisse de chanter, danser ou dire leurs répliques. L’aînée de la famille est d’ailleurs incarnée élégamment par Audrey-Louise Beauséjour que tout le Québec a pu voir à Star Académie.
Parmi les rôles secondaires, Éveline Gélinas est impeccable en baronne Elsa, Monique Pagé est éblouissante en Mère Abesse, alors que Eric Thériault sait déclencher des rires avec son interprétation de Max Detweiler, un personnage un tantinet profiteur. Cela dit, les chansons de The Sound of music sont plutôt sages, de même que les chorégraphies de Edith Collin Marcoux. Il ne faut donc pas s’attendre à un feu roulant de danseurs survoltés !
Aussi, la musique fait souvent place au théâtre, puisqu’il y a de nombreux dialogues parlés. Le synopsis est relativement simple mais, la soirée s’étire sur presque trois heures incluant un entracte.
Visuellement, on se laisse bercer par les habiles projections vidéo (Lüz Studio – Laurence Payette et Joanna Czadowska) qui établissent clairement le lieu où se transporte l’action.
Mais, en fait, ce sont surtout les chanteurs qui sont mis en valeur dans ce spectacle, où leurs voix sont très à l’avant-plan, grâce à la sonorisation. L’accompagnement musical, fidèle aux arrangements originaux, est exécuté par une dizaine de musiciens, sous la direction de Jacob Roberge.
Edelweiss, Do-ré-mi, Mes joies quotidiennes (My Favorite things), etc., au-delà de la candeur de ces refrains, le contexte historique de La mélodie du bonheur a quelque chose de bien actuel, puisque tout se déroule au moment où les Autrichiens sont sous l’emprise d’un envahisseur, ce qui n’est pas sans rappeler l’actuelle guerre en Ukraine.
Même si on a regardé La mélodie du bonheur des dizaines de fois à la télé, c’est un réel plaisir de la voir renaître sur scène, grâce à tant de talents réunis. Près de 60 ans après l’adaptation cinématographique de cette comédie musicale, le public continue de s’émouvoir devant l’histoire de Maria, une novice de l’abbaye de Salzbourg qui veut devenir nonne. La mère supérieure a cependant des doutes à ce sujet et elle envoie la jeune fille travailler comme gouvernante chez le baron von Trapp, un officier de marine, veuf et père de sept enfants.
Grâce à son amour communicatif de la musique, la jeune femme ramène le bonheur dans cette famille éprouvée par le deuil. Elle tombe amoureuse du baron qui ne tarde pas à la demander en mariage. Pas de doute, l’amour et les bienfaits de la musique ne se démodent pas, comme on a pu le voir dans l’immense ovation du public en ce lundi soir de première.
50 000 personnes ont déjà acheté leurs billets pour La mélodie du bonheur ! Pour l’instant, on a ajouté six supplémentaires en janvier 2023 au Théâtre St-Denis. Il y a aussi des représentations en anglais. L’été prochain, la troupe s’installera à la Salle Albert Rousseau à Québec. L’engouement est justifié ! Cette nouvelle mouture est un pur ravissement ! À ne pas manquer !
En terminant, il va sans dire qu’un tel spectacle exige des investissements considérables. D’ailleurs, on a réussi à former un regroupement d’investisseurs, nommé Production Mélodie, regroupant, entre autre, Entourage Spectacle et Productions Koscène. Il s’agirait d’une première au Québec pour un tel montage financier inspiré d’un modèle d’affaires courant à Broadway.
La mélodie du bonheur
Mise en scène : Gregory Charles
Avec : Klara Martel-Laroche (Maria), Éric Paulhus (Capitaine von Trapp) et une trentaine de chanteurs.
Au Théâtre St-Denis durant toute la période des Fêtes / Billets
À la Salle Albert-Rousseau de Québec, à l’été 2023 / Billets