Un nouveau défi pour le compositeur François Dompierre reconnu, entre autres, pour ses musiques de film (La Passion d’Augustine, Mon amie Max, etc,) et de nombreuses pièces classiques dont un concerto enregistré avec l’OSM pour la prestigieuse étiquette Deutsche Grammophon. À l’orée de ses 80 ans, le musicien est en train de composer un requiem. L’oeuvre sera créée à la Maison symphonique avec une centaine de musiciens et choristes de l’Orchestre Philharmonique et Choeur des Mélomanes, dirigé par le jeune Québécois Francis Choinière.
Fauré et Dompierre
Organiste de formation, Dompierre songeait depuis de nombreuses années à écrire un requiem, une composition musicale aussi appelée Messe des défunts. «J’en avais parlé au directeur des Violons du Roy, Bernard Labadie, qui m’avait recommandé de ne pas m’embarquer là-dedans.»
Puis, le projet a refait surface lors de la rencontre entre le compositeur et le chef Choinière, durant la pandémie. «Je voulais réunir des classiques avec de la musique d’aujourd’hui», précise le maestro qui présentera, en un même concert, le Requiem de Fauré et la grande première du Requiem de Dompierre. «François et moi souhaitons que cette nouvelle œuvre atteigne un vaste public.»
Un Dies irae en rap!
En plus de 60 ans de carrière, Dompierre a su toucher à des styles musicaux très différents. Compositeur de la partition de la comédie musicale Demain matin, Montréal m’attend, il a aussi signé les arrangements de plusieurs albums célèbres de Félix Leclerc, en plus de graver le succès instrumental Saute-mouton, repris par le célèbre chef d’orchestre allemand James Last.
Outre ses oeuvres symphoniques et ses concertos destinés à Alain Lefèvre et Angèle Dubeau, le musicien a aussi écrit des pièces liturgiques pour des messes télévisées à l’antenne de Radio-Canada.
«Mon requiem est en latin liturgique. J’ai déjà composé l’Introit, une pièce d’un peu plus de 7 minutes, suivie d’un Kyrie contemplatif. Nous aurons quatre solistes : basse, ténor, alto et une soprano. Cette dernière chantera, entre autres, le In paradisum qui dure environ 3 minutes. Le choix des solistes revient au chef d’orchestre, mais je ne veux pas de voix opératiques, comme on en trouve, par exemple, chez des interprètes du Requiem de Verdi.»
L’orchestration sera semblable à celle du Requiem de Fauré, «mais la comparaison s’arrête là. Je traite le requiem comme un compositeur de musique de film. Ma musique tonale vient donc en quelque sorte décrire le texte, avec quelques surprises au niveau rythmique. Par exemple pour le Dies irae, ce sera en partie un rap.» La colère de Dieu au jour du Jugement Dernier aura donc, vraisemblablement, des accents musicaux modernes dans ce requiem québécois.
Monsieur Dompierre qui aura 80 ans, le 1er juillet, entend laisser l’inspiration suivre son cours. Dans l’immédiat, il va consacrer deux mois à la rédaction d’un roman dont le titre provisoire est Musique inutile «qui met en confrontation des personnes de mon âge et des très jeunes», résume-t-il, en refusant d’en dire davantage.
Quant au Requiem de Dompierre, il clôturera la prochaine saison de l’Orchestre Philharmonique et Choeur des Mélomanes, d’abord à la Maison symphonique les 7 et 8 juin 2024 et le lendemain au Palais Montcalm.
Détails de la saison 2023/2024 de l’OPCM
*On peut aussi voir François Dompierre et Francis Choinière à l’oeuvre dans le film Passé recomposé.