Diane Dufresne est devenue ce soir (18 mai) la première interprète francophone à être intronisée au Panthéon de la musique canadienne. La cérémonie s’est déroulée à Calgary où la grande dame de la chanson a d’ailleurs interprété un extrait de L’Hymne à la beauté du monde, en signe de compassion pour les Albertains présentement éprouvés par des feux de forêts dévastateurs.
Dans son mot de remerciement, l’artiste a d’abord souligné sa fierté d’être ainsi honorée «en tant que Québécoise de langue française». La légendaire interprète d’Oxygène qui se produisait déjà à l’Olympia de Paris dans les années 1970 et remplissait le Stade olympique de Montréal en 1984, a d’abord remercié ses fidèles admirateurs: «Avant tout, merci au public de faire partie de ma vie!»
Après avoir exprimé sa gratitude aux auteurs, compositeurs, musiciens et autres collaborateurs qui l’ont entourée au cours de sa longue carrière, la dame de 78 ans a poursuivi tout en douceur en remerciant ses parents de l’avoir amenée à New York, lorsqu’elle était enfant, pour voir le spectacle des Rockettes au Radio City Music Hall: «Ça m’a fait rêver et je me suis dit, un jour, je vais faire de grands spectacles!»
Dans un bref résumé de son parcours, elle a ajouté: «À 49 ans, je trouvais que j’avais fait le tour du show-business et puis j’ai rencontré l’homme de ma vie qui m’a dit: pourquoi tu veux arrêter ce qui est vital pour toi? Alors je lui ai dit, si tu es là à tous mes prochains spectacles, je veux bien continuer. Donc, il a continué depuis. Il est avec nous dans la salle, ce soir. Merci Richard Langevin!»
Très en voix, elle a ensuite interprété avec passion la voluptueuse Partager les anges, une chanson de Roger Tabra et Sylvain Michel. Accompagnée du pianiste Olivier Godin qui est aussi le directeur artistique de la prestigieuse Salle Bourgie, Diane réservait une surprise au public.
«On sait que pas très loin, il y a des feux. On pense à tous ces gens dans la détresse», a-t-elle dit avant d’entonner l’un de ses plus grands succès: Ne tuons pas la beauté du monde. Elle a ensuite reçu une ovation! J’ai dû visionner à quelques reprises ce moment de grâce retransmis par CBC, car une artiste qui chante en français et qui est ovationnée au Canada anglais, ça semble d’abord surréel ! La cérémonie s’est d’ailleurs déroulée en partie en français. Ce moment d’éternité est maintenant gravé dans le coeur de ses admirateurs, pour qui elle était déjà immortelle. Un évènement unique dans notre histoire!
Les critères de sélection des artistes intronisés sont l’excellence musicale, le succès commercial auprès du public local et à l’étranger et la contribution significative à la musique canadienne. La Québécoise fait son entrée dans ce palais des immortels aux côtés de trois autres artistes: le pianiste de jazz, Oliver Jones, ainsi que la vedette country, Terri Clark, et le groupe de rock, Trooper.
Rappelons que le parolier Luc Plamondon qui a écrit plusieurs des plus célèbres chansons de Diane Dufresne, a été intronisé au Panthéon de la musique canadienne, en 1999. Ce soir, Diane ouvre la voie à d’autres interprètes, en étant reconnue au Canada, tout en demeurant fidèle à sa langue maternelle. La Québécoise est la première à atteindre cette marche du Panthéon qui nous a longtemps parue inaccessible. Comme le dit sa chanson: «Faut qu’y en aye une qui le fasse!»
Bravo et merci madame Dufresne!
Rappelons que Diane Dufresne part en tournée au Québec, cet été. Détails.
*Crédit photo: CARAS/Neil Zeller