Si vous n’avez pas vu la première saison de Lac-Noir (toujours disponible sur le Club Illico), arrêtez cette lecture, et planifiez-vous un télévorement en cette fin de semaine glauque de l’Halloween. Frissons garantis. Surtout si vous êtes au chalet; quoique peut-être non avisé, si vous voulez garder espoir de retourner au chalet en toute quiétude…
Le Club Illico dépose aujourd’hui, jeudi, les deux premiers épisodes de la Saison 2 de cette série de genre. Le secret est maintenant connu : une meute de loups-garous se terre au Lac-Noir et certains ont vacillé du côté obscur. Cette nouvelle saison nous entraîne plus profondément au cœur de l’organisation. Car il s’agit bien d’une clique mondiale. Et qui trône à la tête de la division canadienne ? Nul autre que Guy Nadon ! Ou plutôt Gabriel.
À la recherche de la vérité
Avec aplomb, Gabriel arrive au Lac-Noir et sa présence déplaît à plusieurs, voire à tous. Eddy, le boucher interprété par Normand D’Amour, devra répondre de ses actes devant le Sénat. Tous devront mentir pour se protéger, car entre loups-garous, on ne s’élimine pas, mais c’est exactement ce qu’a fait Eddy avec les frères Provost. Gabriel exigera des réponses sur tout : la disparition de plusieurs villageois, la mort du fils d’Eddy, les ermites, etc. Un autre personnage cherche aussi des réponses; le journaliste campé par Nico Racicot mettra son nez un peu partout, ce qui n’est pas sans jouer sur les nerfs de tous ceux pour qui la vérité ne doit pas éclater.
Le(s) loup(s) rôde(nt) toujours
Et pendant que tout ce beau monde essaie de s’expliquer, de comprendre, de camoufler, la menace est toujours présente en forêt. Et même au village maintenant. Qui est ‘ce’ ou ‘ces’ loup(s)-garou(s) qui sème(nt) la terreur dévorant le bétail, mais aussi parfois, contrairement à leur éthique, les humains ? C’est la quête de la policière Valérie Roberge (Mélissa Désormeaux-Poulin). Celle qui aurait bien voulu quitter le village est prise au piège, son fils Dave (Anthony Therrien), étant désormais lui-même un loup suite à la morsure de sa copine Jade (Laurie Babin). Elle doit rester pour lui, pour un potentiel remède que tente désespérément de trouver la docteure (Marie-Èvelyne Lessard), poussée (contrôlée !) par l’ambitieux maire du village qu’on retrouve sous les traits d’Andreas Apergis. On peut entendre Valérie dans la bande-annonce :
« Je ne me suis jamais sentie autant en danger que maintenant.»
Elle en est sceptique, mais son partenaire Adrien (Stéphane Demers) est là pour la protéger. L’interprète masculin se confie : « Il n’a plus rien à cacher à Valérie, elle connaît la vérité […] Il y a une partie d’humanité qui est très grande chez Adrien. Oui c’est un prédateur, mais c’est aussi un protecteur, qui veut protéger sa partner, son clan, sa famille, protéger l’unité de leur mode de vie, leur survie. »
Nouveaux personnages
Son fils, Victor (Maxime Gibeault en remplacement de Félix-Antoine Duval) est toujours enchaîné au fond d’une trappe, et ce, depuis son très jeune âge et n’a donc jamais bénéficié d’aucune éducation. Le comédien nous parle de son expérience : « C’est un bon défi, Victor a un problème de langage et donc phonétiquement, c’était difficile, surtout qu’il y aura une évolution dans son langage, mais on tourne dans le désordre ! J’ai eu des belles scènes avec Laurie [Babin, qui interprète sa sœur Jade]. Elle va prendre soin de lui, il va prendre confiance, s’humaniser et va beaucoup s’allier avec elle. » On lui souhaite d’enfin voir la lumière, après toute ces années de « captivité ».
Henri Picard fait aussi son arrivée dans la série sous les traits de Raphaël, que Gabriel a pris sous son aile. « Amené à revenir au village natal, Raphaël a perdu ses parents très jeune. Déménagé en Europe pour devenir sénateur, c’est un politicien dans l’âme. Il veut participer aux décisions importantes du Sénat, c’est un garçon qui a appris à contrôler ses pouvoirs très jeune. Il est quand même assez mystérieux, futé, ratoureux, il pense qu’il a tout compris à la vie alors que pas du tout, mais il aura une belle évolution ». Le comédien rajoute : « C’est un Master Class de jouer avec Guy Nadon. C’est intimidant au début, c’est sûr, c’est un des meilleurs au Québec, mais au delà de ça, c’est un homme super généreux autant hors cam que on cam, j’ai beaucoup appris. »
Sans oublier la discrète Monique…
Loup-garou contrôlé, le secret lui a coûté cher dans sa vie, c’est l’amoureuse cachée d’Eddy, la mère dont le fils n’aura jamais connu l’identité. « On va voir une Monique qui va vouloir sortir de l’ombre, qui s’affirme, qui sera moins une seconde, tout en respectant Eddy, le chef de la meute et en protégeant Adrien. L’intervention du Sénat International changera beaucoup de choses », confie Isabelle Miquelon.
L’horreur au Québec
La première saison trône encore parmi les séries les plus regardées du Club Illico. Un genre rarement exploité au Québec, le producteur exécutif Charles Lafortune n’avait aucun doute quant à l’ouverture des téléspectateurs : « Le public consomme beaucoup d’horreur. Si on regarde les box office, quand il y a un Saw qui sort, ça marche vraiment. Dès le dépôt de la première saison sur le Club [Illico], c’était un succès. Le doute qu’on avait est plutôt au niveau du fait qu’on ne voulait pas que ça ait l’air de la série B. »
Une équipe technique de haut niveau
À ce sujet, les doutes peuvent être dissipés. Les effets spéciaux sont réussis, merci à l’oscarisé Adrien Morot, et les maquillages aussi, attribués à Bruno Gatien. Car sachez que ce n’est pas de l’animation (CGI), le loup dans lequel se cache un homme de 6’7’’, est bien présent lors des tournages à 2 pouces du visage des comédiens, ce qui n’est pas sans les aider à feindre la terreur. L’enrobage musical de Mario Sévigny et le bruitage est constant dans la première saison et chaque son est source d’angoisse, de l’affûtage strident des lames à la moindre brise de vent. « On voulait installer la chose dans la saison 1, on voulait que les gens ressentent l’horreur, le drastique, on a moins senti le besoin de faire ça dans la deuxième saison. L’histoire est installée, on sait à quoi s’attendre, on voulait plutôt aller dans la subtilité. On est plus assumé; c’est parfois dans la subtilité qu’on va encore plus capter l’attention » commente Mario Langlois.
Tout ça est chapeauté de main de maître par l’excellent réalisateur Frédérick d’Amours (Lance et Compte le film, Alertes, O’) que tous vante à profusion. Passionné de thriller, il désirait faire une série du genre depuis 2012. L’attente en aura valu la chandelle !
Chaque semaine seront déposés deux nouveaux épisodes pour un total de 8.