En grande forme, Charlotte Cardin a reçu un accueil triomphal, ce soir, à la Place Bell où elle se produira quatre fois jusqu’à dimanche. Pas de doute, la jeune femme qui a récemment été forcée d’annuler des spectacles en Europe, en raison d’une extinction de voix, est bel et bien rétablie! Enjouée et très en voix, la chanteuse a offert une vingtaine de pièces au cours de ce concert qui s’est terminé en compagnie d’un invité spécial: un autre enfant chéri des Québécois… En 90 minutes, le spectacle 99 nights nous révèle une artiste en pleine possession de ses moyens.
Un flash rétro pour commencer
Au moment où l’éclairage semble annoncer l’arrivée imminente de la reine de la soirée, on entend plutôt la voix de Shania Twain! À la surprise générale, l’enregistrement de Man! I Feel Like a Woman résonne à plein volume dans la salle, durant quatre minutes de nostalgie country pop, au grand plaisir du public, très majoritairement composé de jeunes filles.
Mystère et lumière
Puis, la silhouette de la grande Charlotte se dessine dans l’ombre sur les premiers accords de Looping, qui figure sur 99 Nights, son deuxième album, sorti l’été dernier. Applaudie à tout rompre, elle enchaîne avec Meaningless, tirée de son disque Phoenix. Progressivement, les lumières s’intensifient et on découvre, sur les écrans placés de chaque côté de la scène, le sourire radieux de la star de 29 ans.
Entre déhanchements et sautillements, elle agrippe sa guitare où s’installe au piano à queue, sur une scène en trois paliers où elle est appuyée par ses valeureux comparses: Benjamin Courcy, batteur et Mathieu Sénéchal, bassiste et claviériste.
Il n’y a pas de projections. Pas d’effets spéciaux. On mise plutôt sur des éclairages soignés et c’est très bien ainsi car, après tout, c’est Charlotte qu’on vient voir!
«Je ne peux pas croire que c’est vraiment ça, ma vie. C’est notre premier spectacle à la maison dans un aréna. J’avais tellement hâte de vous voir!» confie-t-elle après avoir lancé un énergique «bonsoir Montréal!», comme si elle avait oublié que la Place Bell a pignon sur rue à Laval.
Après la dansante Passive Aggressive, on a changé de tempo, avec l’entrée en scène d’une section de cordes sur la pièce Way Back. Les huit musiciens ont ajouté leur touche somptueuse à quelques titres dont Daddy’s a Psycho, Phoenix et Anyone Whos Loves Me.
Plus exubérante qu’auparavant, l’artiste invite ses fans à chanter avec elle, entre autres, sur l’accrocheuse Jim Carrey. Le tout se déroule dans une ambiance bon enfant. On se dandine sur le parterre rempli à craquer mais, dans les gradins, la majeure partie du public reste assise, malgré les rythmes dansants de Sex to Me et Feel Good. Toutefois, l’envoûtante Confetti, accompagnée de puissants jets de confettis, finira par faire lever même les plus sages!
Des invités surprises
Au rappel, on nous réservait deux surprises. D’abord le guitariste et chanteur Devon Portielje du groupe Half Moon Run s’est joint à la chanteuse pour interpréter, entre autres, Sun Goes Down.
Puis, un véritable chouchou des Montréalais, Patrick Watson, a chanté sa douce ballade, Je te laisserai des mots, en duo avec Charlotte. Moment magique! Les deux amis ont terminé avec Next To You qu’ils ont composée ensemble.
Après plus de dix ans de travail, celle que le grand public a découvert à La Voix, à TVA, en 2013, est devenue une performeuse. L’auteure-compositrice a gravi patiemment les marches qui l’ont menée en haut de l’affiche, elle qui vient de se produire à l’Olympia de Paris. Son ascension se poursuivra, entre autres, le 18 février prochain, alors qu’elle interprétera l’hymne national canadien, avant le match des étoiles de la NBA, à Indianapolis. Elle est aussi en tête des nominations (6) aux prix Juno dont la cérémonie aura lieu le 24 mars prochain.
D’ici là, on peut applaudir Charlotte Cardin, à la Place Bell, pour trois autres représentations. 99 nights est son spectacle le plus abouti à ce jour. La musicienne a aussi eu la bonne idée d’inviter, en première partie, le groupe canadien New West qui s’inspire entre autres de Cold Play.
Photos: Sébastien Jetté Photographe
Charlotte Cardin à la Place Bell, les 9, 10 et 11 février / Infos