La troupe australienne Gravity & Other Myths s’installe à la TOHU avec son spectacle The Mirror qui jette un regard amusé sur les différents scénarios utilisés par tout un chacun pour se mettre en valeur sur les réseaux sociaux. La présence de caméras permet de projeter certains autoportraits sur un écran, à travers des numéros alliant la danse et l’acrobatie. La mise en scène est de Darcy Grant à qui l’on doit également le spectacle The Pulse, présenté par la même compagnie à Montréal complètement cirque, en 2023. Les huit acrobates et la chanteuse réunis pour The Mirror finissent toutefois par nous donner l’impression de tourner en rond.
Sur une scène souvent peu éclairée, les artistes multiplient les figures acrobatiques qui témoignent de leur grand savoir-faire en cette matière. C’est ainsi que les corps s’empilent les uns sur les autres et donnent à voir différentes formes d’agglutinations humaines qui défient les lois de la gravité. On est surtout admiratif devant la force et l’endurance de ceux qui se trouvent à la base de ces tours vivantes. Cela dit, les nombreuses variations de ces numéros qui se répètent durant pratiquement tout le spectacle deviennent lassantes.
À cette lassitude, s’ajoutent les multiples interventions langoureuses de la chanteuse Megan Drury qui reprend, entre autres, certains airs connus dont Sweet Dreams de Eurythmics. Omniprésente, madame Drury devient en quelque sorte la narratrice de The Mirror. Malheureusement, les airs qu’elle interprète sont généralement d’une lenteur qui n’aide pas au rythme du spectacle. Pour tout dire, il me semble que son flot de mots, plutôt inhabituel au cirque, ne mène nulle part.
Le caractère répétitif de The Mirror est aussi accentué par des jeux de rideaux qui se ferment et s’ouvrent. On a, alors, l’impression d’être enfin arrivé à un tournant et que les artistes nous entraîneront dans d’autres univers circassiens mais, non, essentiellement, les acrobates répètent les mêmes figures, jusqu’à la fin de cette soirée qui m’a parue longue.
L’authenticité à l’ère des écrans
The Mirror n’arrive pas non plus à tirer profit de l’exploration de l’authenticité humaine à l’ère des écrans. On rit quelques fois mais sans plus. Il faut dire que le thème de la représentation continuelle de soi, emblématique de notre époque, a été maintes fois abordé. Comme vous le savez, il faut toujours apporter quelque chose de différent à ce qui a déjà été fait et ce n’est pas le cas, ici. Bref, The Mirror ne parvient pas à émouvoir et, malgré la qualité de ses numéros acrobatiques, aucun d’entre eux ne nous tient en haleine. En un mot, un air de déjà vu traverse ce spectacle longuet de 80 minutes.
The Mirror par Gravity & Other Myths
Mise en scène: Darcy Grant
À la TOHU, jusqu’au 3 mars / BILLETS
*Photos fournies par la TOHU
À venir : spectacle de Robert Lepage à la Tohu
Dans moins d’un mois, la TOHU présentera un spectacle mis en scène par Robert Lepage, alliant les arts du cirque, au théâtre et à la lutte. Les compagnies Ex Machina et Flip Fabrique unissent leurs forces pour offrir : «SLAM! Un gala de lutte où se côtoient coups de poing, coups de gueule et coups de théâtre !»
À Québec, au théâtre Le Diamant, du 5 au 9 mars.
À Montréal, à la TOHU, du 19 mars au 7 avril.