Norah Jones a fait salle comble, ce soir (2 juillet) à la Salle Wilfrid-Pelletier, où elle est en vedette ce mercredi (3 juillet) également. Plus de 20 ans après son premier spectacle à la Place des Arts, qu’est devenue celle qui a reçu le prix Grammy de la révélation féminine de l’année 2003? Avec son jazz mêlé de pop et de soul, l’interprète de Don’t Know Why n’a rien perdu de sa voix chaude et de son élégance décontractée, au grand bonheur des festivaliers!
Savoir durer
Comme vous, peut-être, j’ai eu la chance d’assister au tout premier spectacle que Norah Jones a présenté, à la Salle Wilfrid-Pelletier, le 2 juillet 2003. On s’arrachait les billets pour ce concert! La fille du célèbre joueur de sitar indien Ravi Shankar et de la productrice américaine Sue Jones venait de gagner 5 prix Grammy pour son premier album Come away with me, dont on a vendu plus de 20 millions d’exemplaires.
Maintenant âgée de 45 ans, Norah Jones a encore l’attitude d’une gamine, lorsqu’elle joue de la guitare en se balançant nonchalamment de gauche à droite, dans sa robe aux manches bouffantes et au ceinturon rouge vif, tout comme ses souliers. Elle ouvre d’ailleurs la soirée avec une de ses compositions de l’époque de sa jeunesse, What Am I To You? (2004). Puis, ce sera Swept Up In The Night, de son album Vision, sorti en 2024.
En fait, il n’y a jamais eu de virage musical majeur dans la carrière de cette auteure-compositrice américaine, comme en témoigne ce nouveau spectacle où elle puise dans les nombreux disques de sa prolifique carrière. Sunrise, I’m Awake, Little Broken Hearts, etc., flirtent avec le jazz vocal, mais elles ne sont jamais bien loin de la pop.
Entourée de quatre musiciens et choristes, elle s’accompagne, la plupart du temps, au piano. Tout en étant décontractée, on sent chez elle un souci de précision constant. Chaque mesure est exécutée avec rigueur et les harmonies vocales sont éblouissantes!
Sans être particulièrement dynamique, la dame sait habiter la scène, avec sa musique. Elle nous fait aussi le plaisir de s’adresser au public en français, ce qui est franchement rare au Festival international de jazz de Montréal!
Il n’en reste pas moins qu’avec ses nombreux rythmes plutôt lents, tels, This Life, Come Away With Me et Carry On, Norah donne un spectacle très calme et (trop?) sage.
On aurait souhaité un peu plus de folie, comme ce moment inattendu où une boule disco s’est mise à tourner durant I Just Wanna Dance, qu’elle a jouée debout au piano électrique.
Au rappel, la chanteuse a fait sensation avec son interprétation aux accents country de Long Way Home de Tom Waits, avant de conclure avec l’indémodable Don’t Know Why.
Martha Wainwright ouvre le bal
En début de soirée, l’énergique Martha Wainwright a su réchauffer la salle avec sa voix éraillée et son enthousiasme communicatif. Après avoir ouvert le bal avec l’intense Far Away qu’elle a enregistrée il y a une vingtaine d’années, Martha a raconté qu’elle a côtoyé Norah, à l’époque où elles étaient toutes les deux dans la vingtaine.
Toujours audacieuse, la fille de Kate McGarrigle et Loudon Wainwright III s’est, par la suite, lancée dans une fougueuse interprétation de L’accordéoniste d’Édith Piaf qui lui a valu des bravos bien sentis!
Norah Jones sera à nouveau en spectacle à la Salle Wilfrid-Pelletier, ce soir (3 juillet) avec Martha Wainwright en première partie, dans le cadre du FIJM.
Photo: Sébastien Jetté