Depuis le début du concours de chant Montréal, le Coréen Junho Hwang éblouit le public des mélomanes montréalais. Ses qualités vocales rayonnent de splendeurs exceptionnelles surtout dans l’environnement acoustique actuel et parfait de la Maison symphonique.
Souffle, stabilité sonore, tonicité!
Grâce à lui, je me suis trouvé comblé de mes exigences de souplesse attestant de combien sa voix de ténor se trouve bien entraînée: non seulement la justesse des scènes jouées est irréprochable, mais l’exactitude absolue des voyelles (dans chaque langue) fait que l’amplitude de sa voix dynamique -si subtile- nourrit l’envol sonore appuyé sur des consonnes parfaitement articulées.
Chaque fois, ce fut un même parcours sonore parfait dans toutes les langues chantées (hier le russe, l’anglais et l’italien).
Un extrait inoubliable d’Eugène Onegin
Tiré de l’opéra Eugène Onegin de Tchaikovsky un Kuda, kuda, kuda vi ulalilis fut livré du sommet de la plus haute perfection mélodique, avec ce raffinement musical, expressif et résonnant de présence scénique. Ensuite, quel régal que ces extraits de La Traviata de Verdi que ces galvanisants airs Lunge da lei…De miei bollenti spiriti…O mio rimorso!
Tout son concours de haut niveau
Le choix judicieux, minutieux, savoureux de ses programmes au concours montre la maturité de ses recherches de perfections musicales qui le mettent magistralement en évidence comme une très grande voix du temps présent. À hauteur de Domingo ou Carreras, rien de moins.
J’inclurais dans mon appréciation globale son superbe programme du volet Mélodies avec cinq lieder de Clara Schumann et la mélodie Fleur jetée de Gabriel Fauré-une de mes préférées du grand maître français.
Katerina Burton absolument radieuse
La soprano américaine Katerina Burton a aussi déployé les multiples séductions sonores de sa puissante voix dans trois œuvres de polyvalence manifeste avec un Hear ye Israel de Mendelssohn, puis un air — idéal pour sa diction française si impeccable Je dis que rien ne m’épouvante tiré de la Carmen de Georges Bizet. Enfin, elle termina la soirée de demi finale avec un percutant, vibrant, éclatant Come in quest’ora bruna du Simon Bocanegra de Giuseppe Verdi.
Fanny Soyer brille à nouveau
Fanny Soyer aura encore déployé, plus tôt en soirée, cette même multiplicité de ses surprenantes métamorphoses vocales qui nous fascinent à chacune de ses apparitions : une Fanny de recueillement extatique dans Mozart et son Exsultate, jubilate, puis un sublime Heimliche Aufforderung de haute brillance tiré des Vier lieder de Richard Strauss et, enfin, de déchirantes scènes opératiques qui la transfiguraient de ces déterminants désarrois amoureux tirés du No word from Tom d’Igor Stravinsky.
Plus que deux places dans mon cœur?
Ainsi, au volet des grands airs d’opéra, en cette première soirée demi-finale du mardi 3 juin à la Maison symphonique le poste, à mon avis, je poste Junho Hwang au devant de la compétition Arias, suivi de près par la soprano Katerina Burton et puis Fanny Soyer.
S’il n’y a que 5 finalistes (on pourrait certes amender cela par décret des juges), il ne me reste que deux places pour les cinq permises en finale et forcément pour les cinq candidats restants de la seconde soirée de demi finale du mercredi 4 juin, à la Maison symphonique.































































