C’est un véritable séisme musical qu’a provoqué Christian Marc Gendron hier soir au Cabaret du Casino de Montréal, devant une salle comble : parterre et balcon bondés, conquis d’avance. Le public était déjà survolté avant même que l’artiste pose un pied sur scène.
À 48 ans, Christian Marc Gendron récolte les fruits de trois décennies d’expérience acquise comme accompagnateur d’artistes, dans les piano-bars américains, en Europe, en Asie et sur les bateaux de croisière. Aujourd’hui, il explose de charisme et il est au sommet de son art. Il ne se contente plus d’être un simple piano man : il est un homme-musique.

Une performance sans filet, pure et électrisante
Dès les premières secondes, le ton est donné : un piano argenté scintille, le veston vert à sequins brille, et on est immédiatement plongé dans un univers qui évoque autant Liberace, Elton John que l’élégance des grands spectacles américains d’après-guerre. À contre-courant des tendances actuelles, aucun prompteur n’est visible sur scène : tout est maîtrisé au cordeau. Le spectacle coule de source.
Christian Marc alterne entre puissance et précision, passant de la position assise aux pas de danse, enchaînant avec fluidité les grands classiques : de Sinatra et Dean Martin (du côté paternel) à Aznavour, Cabrel, Bécaud (du côté maternel). Sa voix est juste, son piano est percutant, et sa présence : incandescente.
Un hommage vibrant aux grands noms de la musique
Accompagné d’un orchestre digne des big bands (placé derrière des pupitres dans une mise en scène stylisée), dirigé par le talentueux Simon Godin, Christian Marc revisite un vaste répertoire : crooner, rock, variété, chanson francophone… Il livre un Fly Me to the Moon suave et un New York, New York absolument renversant.
Le spectacle regorge de clins d’œil à la musique québécoise : Je voudrais voir New York de Daniel Lavoie, L’escalier de Paul Piché, Sous les cheminées de Richard Séguin — interprétés avec émotion et virtuosité par son accolyte musicien et choriste, Frédéric Beauséjour. Il rend également hommage à Claude Blanchard et Raymond Berthiaume avec Que reste-t-il de nos amours et N’oublie jamais.

Style et excellence
En l’espace de deux heures généreuses, Christian Marc passe du veston vert scintillant, au blanc décoré, au rouge flamboyant façon Elton John, pour finir en manteau de cuir rock. Il manie l’humour, les anecdotes, l’auto-dérision et la tendresse avec finesse d’autant plus que sa fille de 5 ans Kara viendra à quelques reprises faire quelques pas de danse au rythme des chansons de papa. Il imite avec brio Aznavour (La Bohème), Cabrel, Bruel, Hallyday et un Mario Pelchat hilarant.
Le moment fort survient lors de l’interprétation de Hallelujah de Leonard Cohen, dans laquelle sa complice Manon Séguin s’investira pleinement. Discrète choriste pendant une partie du spectacle, elle livrera une performance bouleversante.
Un feu roulant d’émotions et de talents
Il rend également hommage au génie de David Foster avec You Raise Me Up, et fait lever la salle avec un September de feu qu’il dédie à la petite de 3 ans retrouvée vivante ce jour-là, Claire Bell. Le spectacle, ponctué d’anecdotes savoureuses, est un savant mélange d’émotion, de nostalgie et de virtuosité.
En final, vêtu en Elton John, il interprète quelques-uns de ses plus grands succès.
Et en rappel, c’est un Scenes from an Italian Restaurant épique de Billie Joel suivi de Piano Man qui vient clore une soirée mémorable.

Un spectacle rodé, généreux, inoubliable
Avec plus de 75 000 billets vendus à ce jour, Pianoman3 est taillé sur mesure pour le cabaret : grandiose, éclectique, généreux. On en sort rassasié, ébloui, heureux, le cœur léger et la tête pleine de mélodies inoubliables. Christian Marc Gendron nous rappelle que le spectacle vivant, lorsqu’il est aussi sincère et bien exécuté, est tout simplement magique.
Photos : Sébastien Jetté
Voir les dates et lieux de tournée: https://www.christianmarc.ca/spectacles































































