Présenté jusqu’au 16 août au Cabaret de l’Espace Saint-Denis, C’est quoi ta toune? est le premier projet montréalais d’Embargo Spectacles, entreprise de Baie-Comeau qui promet une expérience musicale interactive et immersive. Sur papier, le concept a de quoi séduire : le public propose, vote et oriente le contenu du spectacle en direct, tout cela à l’aide d’une application accessible par code QR dès l’entrée dans la salle.
À l’animation et à la mise en scène, Joël Legendre mène la soirée, entouré d’un quatuor de chanteurs aguerris – Suzie Villeneuve, Audrey-Louise Beauséjour (Star Académie 2022), Jason McNally (En direct de l’univers) et Jordan Lévesque (La Voix 2019) – accompagnés de quatre musiciens. Ensemble, ils livrent un florilège de chansons populaires d’hier à aujourd’hui, de Céline Dion à Roch Voisine, en passant par quelques classiques du cinéma.
Malheureusement, malgré les talents réunis et l’intention festive, le résultat peine à convaincre. Le format cabaret, censé créer une atmosphère intime et chaleureuse, manquait singulièrement de magie. La salle, aux tables bien garnies, est restée majoritairement statique et silencieuse, exception faite de quelques groupes visiblement plus investis.
Le son, dès le départ, atteignait des niveaux de discothèque – un volume qui nuisait à la réception musicale. Et si l’interactivité promise semble innovante (paroles sur les murs, prénoms des spectateurs affichés en temps réel), elle ne suffit pas à transformer l’expérience en véritable moment de communion ou de plaisir partagé.
Malgré les efforts scéniques visibles, soit ces habiles chanteurs qui se démenaient sur scène, le spectacle gagnerait à être présenté dans un contexte plus informel – un bar festif où l’entrée serait libre ou modique, et où les gens viendraient avant tout pour faire la fête, un verre à la main.
En somme, C’est quoi ta toune? part d’une bonne idée, mais l’ambiance festive sur scène n’a pas réussi être transmise au public, la structure rigide derrière une façade d’improvisation, et l’aspect artificiel de l’interactivité laissent le public sur sa faim. Un projet à retravailler pour que la toune choisie par le public résonne réellement dans le cœur de la salle.
Photo : Sébastien Jetté































































