Pour auréoler d’un coup de mystère (ou de baguette magique?) une soirée musicale à la hauteur des attentes des mélomanes venus par milliers entendre l’OSM sous le bâton de Rafael Payare, un vol de bernaches — comme on n’en voit pourtant que l’automne — est passé dans le Ciel crépusculaire du Stade Olympique.
Magie noire ou symbolisme aviaire?
Ce phénomène automnal aux abords des premiers froids anticipés survenu paradoxalement en période caniculaire record à Montréal, fit sensation de surnaturel — même pour les incrédules comme moi: un vol d’une quarantaine d’oies sauvages du Canada, en formation Grand V direction sud — avouons que c’est bien trop tôt — nous a laissés songeurs ou émerveillés à propos des dons prodigieux de la musique classique ou du chef au bout de sa baguette… ou du don d’envol des musiciens solistes sans cesse sollicités.
Le ténor samoen Pene Pati
Au programme dit tout naturel, tout d’abord l’ouverture de Guillaume Tell de Rossini, ensuite trois arias avec le ténor PENE PATI originaire de Samoa: un Ah! Lève-toi soleil! du Roméo et Juliette de Gounod, un intitulé Cette petite main glacée tiré de La Bohème de Puccini et l’ultime, le plus connu soit Nessum Dorma de l’opéra Turandot qui éprouva un peu la belle voix de Pene Patti dans les aigus de sa tessiture.
Le haut fait de la soirée: Chaleur de Maxime Goulet
C’est à souligner à quel point Maxime Goulet est un compositeur à surveiller et estimer : le second mouvement de sa Symphonie de la tempête du verglas intitulé Chaleur, offrit un huit minutes de haute voltige musicale, de belle invention rythmique et mélodique, comme un écho de gigue folklorique rafraichissante de Natashquan soit le pays de Gilles Vigneault.
Véritable mouvement de concerto pour piano
Un mouvement de la seconde symphonie de Mikis Theodorakis intitulée Le chant de la Terre (écho d’un opus de Mahler mais à la grecque) fut bien rendu avec un volet hyper percussif pour piano sous les doigts tonitruants du pianiste Godwin Friesen. Mais tout ceci m’impressionna beaucoup moins que le fragment d’oeuvre de Maxime Goulet venu plus tôt nous saluer sur scène avec son visage radieux et sémillant, entre autres.
Claude Debussy
Claude Debussy en son dernier mouvement du poème symphonique La mer fit mission efficace (et court substitut à ne pas nous faire regretter d’avoir souhaité, en silence, toute la Seconde suite du Daphnis et Chloé de Ravel que j’écouterais chaque jour de ma vie sans jamais me lasser).
Au final, le rappel annoncé — mais sous embargo respecté — offrit la Marche hongroise tirée de La Damnation de Faust d’Hector Berlioz.
L’OSM entamait ainsi une Virée Classique avec désinvolture et gaieté musicales fort appropriées en ces temps politiques et humanitaires insupportables sans grande musique consolatrice et nous embaumant de rêveries salutaires comme La Virée Classique les offrira à profusion jusqu’au dimanche 17 août, le tout grâce à la dynamique direction et organisation du meilleur orchestre symphonique au pays.































































