Hier soir, à l’Espace St-Denis, les Montréalais étaient invités, durant presque deux heures, à un véritable pèlerinage émotionnel sur la vie riche et souvent déchirante de Serge Lama, une icône de la chanson française dont la voix a marqué des générations.
Le spectacle biographique signé Mélissa Cardona, est de toute évidence conçu pour remuer l’âme. Il s’ancre dans les instants qui ont forgé la résilience de Lama. Les chansons, ces piliers de notre mémoire collective, prennent ici une dimension nouvelle.
Les débuts
Rideau levé, on est vite plongés dans un déferlement d’émotions. Le tableau dépeint tout d’abord les débuts du chanteur et sa difficulté d’approcher les femmes ce qui donnera lieu à un premier titre : « Femmes, femmes, femmes ». Après cette étreinte musicale, toute la vie du chanteur-compositeur s’ouvre alors.
Les interprètes, Éric Paulhus, Élizabeth Duperré, Gaële et Stéphan Côté, donnent chair et âme à cette fresque narrative, la qualité des voix et l’intensité étant au rendez-vous.
Les chanteurs font preuve d’une maîtrise technique impressionnante, capable d’embrasser la puissance et l’ampleur des chansons de Lama tout en restituant l’émotion brute, la fragilité et la douleur qui les sous-tendent.

Les harmonies sont superbes, et la justesse des interprétations permet aux textes poignants de résonner pleinement. Loin d’être surchargé, le décor est épuré, laissant la place aux émotions et aux artistes. Le metteur en scène Charles Dauphinais utilise des éléments simples mais puissants pour marquer les différentes étapes de la vie de l’artiste.
L’accident
Toute la vie de Lama défile alors devant nous, ponctuée par ses chansons que l’on connaît que trop bien. On revit son amour en 1965, avec Liliane Benelli (Élizabeth Dupéré) et surtout leur accident qui a tué cette dernière et qui a même failli emporter Serge qui lui, portera toute sa vie des cicatrices physiques et psychologiques.
Ses proches vont l’aider à renaître. Lama (Éric Paulhus) est alors entouré par Marcel (Stéphan Côté), son ami et mentor, de la fameuse chanteuse Barbara et de son pianiste Yves Gilbert jusqu’à sa rencontre inattendue de sa future femme Michèle.
On redécouvre alors la chanson, Je suis malade, non plus seulement comme un grand classique, mais comme le cri de cœur d’un homme brisé, un écho à la douleur de la perte et de l’absence.
La reprise de cette chanson par une incarnation de Dalida est époustouflante. On est pris par un tourbillon de mélancolie et bercés entre larmes et rires. Les artistes enchaînent les chansons comme « Les ballons rouges », « Les petites femmes de Pigalle » « Napoléon », en les interprétant en solo, en duo ou en cœur.

Chaque personnage, chaque interaction, tisse une toile d’émotions brutes. On devient le confident des aventures de Lama, partageant ses larmes et ses renaissances.
Pour terminer, la chanson « Je t’aime à la folie », reprise en cœur par le public en tapant des mains, a mis un baume au cœur à la soirée.
Le clou du spectacle, c’est la vraie voix de Serge Lama qui nous parle et qui témoigne de son amour à son public en fin de spectacle. C’est alors un grand silence qui s’installe dans la salle rompu soudainement par un tonnerre d’applaudissements et une ovation bien méritée.
Quelle hommage extraordinaire!
Équipe de création
Chansons : Serge Lama
Texte du livret : Melissa Cardona
Mise en scène : Charles Dauphinais
Chorégraphies : Alex Francoeur
Quatre comédien.nes
Érick Paulhus – Stéphan Côté – Élisabeth Duperré – Gaële
Gael Lan Lépine, un musicien-comédien
Les billets et la tournée | LAMA D’aventures en aventures































































