Le grand pianiste polonais Rafal Blechacz agrémentera la tournée européenne de l’OSM alors que Nagano annonce le contenu de son ultime saison
L’émouvante prestation du Concerto no. 23 pour piano et orchestre de Mozart par le grand vainqueur de l’Édition 2005 du Concours Chopin Rafal Blechacz à la Maison Symphonique les 27 et 28 février derniers apportait la certitude d’une prochaine floraison de louanges pour l’OSM à Düsseldorf, Ratisbonne (Rothenberg ob der Tauber) et Vienne. La tournée européenne de l’OSM dans 9 villes du Vieux Continent sous Kent Nagano entre les 11 et 25 mars prochains emportera aussi à leurs côtés la célèbre Marie-Nicole Lemieux qui chantera à Paris puis Bruxelles les sublimes Wesendonck Lieder de Richard Wagner.
Pour compléter l’univers des solistes à l’affiche durant cette tournée, le pianiste français Jean-Yves Thibaudet offrira en compagnie de notre orchestre aux salles d’architecture spectaculaire de Hambourg, Essen, Munich et Berlin leur version du cinquième concerto pour piano et orchestre de Camille Saint-Saëns. Par surcroît, nous avons appris, lors de la conférence de presse dévoilant jeudi midi le 28 février le contenu galvanisant de la prochaine quatre-vingt-sixième saison musicale 2019-2020 de l’OSM, que la treizième symphonie de Chostakovitch ouvrirait la saison les 17 et 18 septembre et que la symphonie no. 2 de Mahler y mettrait un terme. Ce sera la dernière année du chef à la direction artistique . Soulignons les têtes d’affiche dans le cadre de la série des récitals : ceux-ci nous ramènent le 13 octobre le pianiste russe Denis Matsuev dans Liszt et Scriabine, le pianiste Rudolf Buchbinder le 6 février dans un récital de musique allemande, le 23 février le pianiste Daniel Trifonov dans Beethoven, Schumann et Prokofiev et enfin le sensationnel baryton Gerald Finley chantera le Dichterliebe de Schumann le 20 mars 2020 accompagné au piano par Jean-Yves Thibaudet.
Alors que défileront sous nos yeux divers chefs invités, tout au fil des premiers mois de la saison prochaine, plusieurs talentueux maestros prendront le bâton avec l’espoir d’être désigné futur successeur de Kent Nagano. Le public observera la présence aux loges de l’OSM de tout un comité d’auditeurs triés sur le volet qui évalueront leur performance en plus de consulter chaque fois l’impression produite chez les
musiciens de l’OSM. Enfin, je me permets de souligner quelques concerts et invités de marque en 2019-2020 à ne pas rater. Côté solistes et concertos, la violoniste Anne-Sophie Mutter dans Beethoven les 24 et 25 septembre, le pianiste Andràs Schiff dans le second de Beethoven les 23 et 24 octobre, le déchirant violoncelliste Alban Gerhardt dans Dvoràk les 20 et 21 novembre, la prometteuse mezzo-soprano québécoise Rihab Chaïeb dans Rossini le 14 janvier, les pianistes Angela Hewitt et Paul Lewis dans le concerto pour deux pianos de Mozart le 16 janvier, ensuite le jeune pianiste canadien Jan Lisiecki dans le colossal premier de Brahms les 3 et 8 février.
Viendront aussi le chef Valéry Gergiev dirigeant les 4 et 5 mars le violoniste Kristof Barati dans le second de Mendelssohn avant de s’attaquer à la neuvième symphonie de Bruckner, puis, autre retour, le pianiste Marc-André Hamelin jouera les 17 et 19 mars le second concerto de Liszt suivi par l’incomparable violoniste Augustin Hadelich jouant le concerto de Britten les 1er et 2 avril. Une autre joie surviendra subséquemment avec l’exceptionnel violoniste Gil Shaham nous offrant le second concerto de Bartok enfin je termine cette énumération sélective par la mention que nous aurons une soirée tout Messiaen avec le pianiste Yuri Favorin sous Nagano les 26, 27 et 28 mai 2020. Côté concerts pop, un hommage à Felix Leclerc est prévu et Diane Dufresne aura l’OSM à ses côtés pour ses 75 ans.
La conférence de presse ayant réuni près de 300 personnes fort réjouies, elle aura aussi été le lieu d’un bilan et d’une présentation détaillée de l’oeuvre de direction de Nagano à la barre de l’ensemble depuis près de quinze ans. Le maestro a prouvé qu’il n’avait pas à rougir de l’élargissement du répertoire, ni des enregistrements de toutes les symphonies de Beethoven (celles de Schubert seront toutes jouées l’an prochain), ni de l’acquisition de l’octobasse, ni de la diversité des séries de concerts très en vogue, surtout vu l’engouement du public et de l’euphorie musicale qui perdurent dans notre ville jusqu’à la Virée Classique mi-août dont il se sait un des artisans quoi qu’en disent les moins emballés par sa manière élégante, discrète, respectueuse, sobre de diriger qui fut toujours un vif contraste avec son flamboyant prédécesseur Dutoit que beaucoup ont continué de regretter. Le suspense de la succession de Nagano restera donc entier pour encore une dizaine de mois.






























































