Un grand bonheur collectif a envahi la Salle Wilfrid-Pelletier, hier soir (4 juillet), lors du spectacle d’Alan Parsons ! Ça se lisait dans les yeux des spectateurs comblés; ça s’entendait dans les ovations répétées pour ce visiteur rare, entouré de six musiciens et un chanteur (Jordan Huffman), tous excellents ! Des grands-parents avec leurs petits enfants, des quinquagénaires qui ont peut-être grandi en écoutant «Eye in the sky» et d’autres qui semblaient venus pour voir de leurs propres yeux, ce mystérieux Alan qui fut ingénieur du son aux studios d’Abbey Road, où il a collaboré avec les Beatles, il y a un demi-siècle !
On fait décoller la soirée avec une pièce tirée du nouvel album de Parsons, où l’on entend des extraits de discussions qui auraient eu lieu en interne à la Nasa. «One note symphony», qui souligne le 50e anniversaire des premiers pas de l’homme sur la lune, fait gronder les amplis : «One voice, one mind, one melody One world, one love, one frequency». C’est déjà le délire, mais la frénésie grimpe de plusieurs crans quand Parsons nous ramène en 1984 avec «Don’t Answer me», puis en 1982 avec «Psychobabble».
Pince-sans-rire
Le Britannique s’adresse aux spectateurs en français durant presque toute la soirée. Pince-sans-rire, il dira que sa très accrocheuse nouvelle chanson «Miracle» est disponible en ligne et aussi en magasin, si vous trouvez un magasin. Presque toujours à l’arrière-scène, il délaissera sa guitare pour faire entendre au clavier, les premières notes de Syrius, avant de s’avancer pour chanter lui-même la tant attendue «Eye in the skye». Tout le monde debout du parterre au balcon !
L’art de préserver la magie
Bien sûr, voir ou revoir, un artiste ou un groupe, des années plus tard, ne va pas sans risques, car, souvent, la voix a changé ou l’énergie n’est plus la même. Mais ce qui est particulier avec Parsons, c’est qu’il a toujours délégué. Auteur-compositeur, guitariste, chanteur, il ne ressent vraisemblablement pas le besoin constant d’être à l’avant-scène. Ce sorcier des consoles de mixage confie sa musique à des maîtres et il veille sur son oeuvre, en conservant son aura de mystère, sans égratigner les rêves qu’il a fait naître en nous il y a des décennies. Chapeau !
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