Alors que les tristes nouvelles sur l’état de santé d’André Gagnon ont finalement été révélées au grand public, l’an dernier, il est à la fois émouvant et réconfortant d’entendre sa musique renaître, grâce au musicien Stéphane Aubin. Le succès du spectacle hommage Les 4 saisons d’André Gagnon est tel qu’on a décidé d’en présenter une version symphonique à la Place des Arts. Aussitôt cet hommage symphonique annoncé, on ajoute une représentation supplémentaire.
Des musiques gravées dans nos mémoires

Crédit photo : Michel Pinault
D’entrée de jeu, le grand manitou de cet hommage, le pianiste Stéphane Aubin, estime que quiconque a vécu au Québec à un moment ou un autre, depuis la fin des années 60, a entendu la musique d’André Gagnon. En effet, le pianiste et compositeur de Saint-Pacôme a connu un premier grand succès populaire et international avec la pièce Pour les amants, dès 1968. Puis, il a signé la musique de l’increvable Les chemins d’été aussi appelée Dans ma Camaro (1970), l’album Neige (1975), incluant Wow, Ta samba, Dédéthoven, Flash back, etc. «Dédé» est également le compositeur du mémorable thème de l’émission Des dames de coeur et de la musique de l’opéra romantique Nelligan qui est de nouveau présenté, cette année, avec Marc Hervieux et Kathleen Fortin.
Actif sur la scène internationale, Gagnon a connu d’importants succès au Japon, en plus de se produire en Corée du Sud et en Australie. Le pianiste s’est aussi rendu en République tchèque pour enregistrer avec l’Orchestre Philharmonique de Prague l’album Noël qui est devenu un classique.
Pop et classique

Crédit photo : Pascal Milette
«André était à la fois pop et classique», renchérit Stéphane Aubin qui signe aussi les orchestrations du spectacle. «On va donc garder la solide section rythmique où l’on trouve des artistes de divers horizons, notamment, Maxime Lalanne, batteur, entre autres, pour Marie-Mai et le violoniste classique Antoine Bareil du Quatuor Molinari.» Ce groupe a donné jusqu’à maintenant une quarantaine de représentations des 4 saisons d’André Gagnon. Et, pour affirmer davantage le côté classique du compositeur, on ajoute un orchestre symphonique d’une trentaine de musiciens.
Les 4 saisons d’André Gagnon
Véritable pilier de la chanson Québécoise, Gagnon a commencé, dès la fin des années 1950, à accompagner les Raymond Lévesque, Jean-Pierre Ferland et Claude Léveillée. Gagnon a d’ailleurs lui-même enregistré un disque intitulé Mes quatre saisons, où l’on retrouve des arrangements dans le style baroque de classiques de la chanson québécoise, associés aux différentes saisons dont, bien sûr, l’hiver, avec, entre autres, Mon pays de Gilles Vigneault.
Ce sont donc les différentes époques de cette grande carrière qui sont évoquées. De son côté, Kathleen Fortin prête sa voix à des airs de l’opéra Nelligan (La dame en noir, Le vaisseau d’or) et nous remémore l’album culte Monique Leyrac chant Émile Nelligan (1975) sur des musiques d’André Gagnon.
André Gagnon sera-t-il présent ?
Bien sûr Aubin et son équipe aimeraient que le compositeur soit présent avec eux au Théâtre Maisonneuve. «Je m’en remets à son agente, mais je sais qu’il doit se reposer». Le musicien âgé de 83 ans et atteint de la maladie d’Alzheimer a toutefois vu la première mouture du spectacle à deux reprises et il est allé en coulisse saluer l’équipe, raconte Aubin avec émotion. Quoi qu’il en soit, l’esprit du compositeur sera bien présent, notamment à travers de savoureux extraits d’entrevue et dans sa musique portée par un imposant orchestre. «Mon souhait le plus cher est que les jeunes découvrent la merveilleuse musique d’André Gagnon», conclut Stéphane Aubin.
Les 4 saisons d’André Gagnon version symphonique
Orchestre symphonique dirigé par Stéphane Aubin
Chant : Kathleen Fortin
Théâtre Maisonneuve
23 mai à 15h et 20h






























































