Andy St-Louis est une jeune auteure-compositrice-interprète bourrée de talent. Son style musical cabaret pop sympathique souffle un vent de fraîcheur sur les scènes québécoises. La jeune femme volubile, drôle et charmante, a une énergie explosive. Ayant récemment lancé son premier album en carrière intitulé Chroniques d’un petit bout de femme, elle se produira en spectacle au cours des prochains mois. Dont le 4 août, au Théâtre la Marjolaine à Eastman, dans le décor de la comédie musicale Les Nonnes, dans laquelle elle joue tout l’été. Pour l’occasion, elle sera accompagnée de tous ses musiciens. Amoureuse des comédies musicales et des œuvres théâtrales, ses performances scéniques sont un événement à ne pas manquer.
Les ArtsZé a eu le privilège de discuter avec cette artiste. Voici notre entrevue :
AR: À quel âge as-tu commencé à jouer de la musique?
ASL: Dès 7 ans, le piano plus précisément. La cousine de ma mère avait un piano droit chez elle et chaque fois qu’on allait la visiter, je jouais sur le piano. Je repiquais des mélodies, sans nécessairement le savoir. Mes parents m’ont dit que j’avais demandé si je pouvais apprendre à jouer du piano. J’ai été surprise de savoir que c’était de ma propre initiative. Le chant est arrivé beaucoup plus tard.
AR : Donc l’élément déclencheur est le fait que la cousine de ta mère avait un piano.
ASL: J’étais fascinée par le piano. C’était un bel instrument, ça faisait du bruit, ça faisait des notes et c’est vraiment ce qui a fait que je voulais jouer du piano.
AR : Le chant s’est ajouté de quelle façon ?
ASL : En fait, j’ai commencé à écrire des chansons quand j’étais jeune. Je n’avais pas ni belle voix, ni une voix développée. Une voix très, très faible, sans tonus, ni justesse. J’écrivais des chansons, mais j’étais trop gênée pour les chanter alors je faisais chanter mes amies. À la fin du secondaire trop compliqué pour faire chanter mes amies, j’ai commencé par la force des choses à chanter moi-même. Tant qu’à chanter, j’étais mieux de le faire comme du monde. Je me suis inscrit au cégep en chanson. Et j’ai commencé à chanter mes compositions. C’était vraiment par obligation.
Il y a une autre raison pour laquelle je chante. Au secondaire 4, j’ai écrit une comédie musicale. Il a fallu que je chante les chansons pour les interprètes afin qu’ils les apprennent. Et je me suis rendu compte que j’aimais ça. Tu t’habitues et finalement tu te dis: « Je ne suis pas si pire que ça.»
AR : Qu’est-ce qui t’attire dans les comédies musicales ?
ASL : J’aime beaucoup le Walt Disney en partant. Du Walt Disney c’est comme une comédie musicale. Les histoires et les chansons sont reliées. J’aime ce qui est grandiose, le théâtral, l’épique. Une vraie bonne comédie musicale va faire autant rire que pleurer, que danser, que chanter. C’est l’amoncellement de tout ça qui est épique. Quand tu es enfant, la «colle pogne». Il n’y a rien de plus agréable à écouter et à vivre que ça.
AR : Quelle est ta comédie musicale préférée?
ASL : Présentement c’est The Book of Mormon, qui a été présenté à Montréal il y a quelques années, ceux qui ont écrit South Park. Un délice humoristique.
AR : Côté musical, quels artistes t’influencent ?
ASL : Ce qui m’influence c’est vraiment l’environnement dans lequel je suis et non les artistes. Il y a tout de même des modèles de carrières que je retiens comme ceux de Patrice Michaud que j’adore et Ariane Moffatt qui fait tellement une bonne job, une femme de tête, qui réalise et assume tout ce qu’elle fait. Des artistes que j’aime pour leurs compétences et leurs attitudes envers la scène. J’adore leur musique mais je ne pense pas que c’est leur musique qui m’inspire autant que la personne.
On me nomme des gens à qui je pourrais ressembler comme Lynda Lemay ou Angèle Arsenault mais je n’ai jamais écouté leur musique chez nous, donc ce ne sont probablement pas des influences. Les comédies musicales, le côté théâtral, et les gens m’inspirent en général.
AR : Tu as lancé Chroniques d’un petit bout de femme, ton premier album en avril…
ASL : Ouiii!
AR : Quel processus a mené à la création de cet album ?
ASL : Mon premier album est fait de chansons qui me suivent depuis plus longtemps et d’autres récentes, un premier mixte pour montrer ce que tu fais. Les chansons n’ont pas toutes un lien, mais comme mon style est cabaret pop sympathique, j’ai fait une petite histoire. Il y a un acte 1, un acte 2 et un rappel qui est un bonus de Noël. On se promène dans les styles pour servir le texte des chansons. Tout comme les comédies musicales, ma musique est basée sur les textes. Je veux faire honneur au texte par la musique. Sur l’album, il y a des incongruités, puisqu’on passe d’un état à un autre. Parce que c’est en spectacle que ça se passe! L’album est l’outil que j’ai utilisé pour que les gens puissent apprécier le spectacle durant lequel je fais les liens entre les différentes histoires. J’ai regroupé les chansons, un Petit bout de femme veut faire de la passion, sa vie. Toutes les chansons sont un obstacle que petit bout de femme rencontre.
AR : Quel est ton processus d’écriture?
ASL : J’écris les mélodies en premier, la plupart du temps. J’ai beaucoup, beaucoup de mélodies, en tête. L’idée d’un texte vient après et peut prendre du temps à développer. Je ne suis pas une auteure prolifique. J’ai vraiment de la difficulté à écrire surtout les chansons comiques. Ça peut facilement ne pas être drôle. Il n’y a rien de pire qu’une chanson drôle pas drôle.
AR : Où as-tu enregistré ton album?
ASL : J’ai enregistré mon album en studio, en deux temps avec mon réalisateur William Gaboury. Mais on a d’abord fait un EP numérique de quatre chansons chez moi parce qu’on voulait tester mes chansons, et voir comment on voulait les arranger en studio. Ensuite on a été en studio, réarrangé les chansons, réenregistré le tout, ajouter celles avec lesquelles on voulait compléter l’album. On a fait ça avec le band, tous les instruments à la fois ensuite, j’ai enregistré la voix. Je voulais avoir le feeling de gang.
AR : As-tu une chanson préférée sur l’album ?
ASL : Oui c’est Interlude, que du piano. C’est un balancier, entre l’acte 1 et l’acte 2. On entre dans la partie plus introspective de l’album, l’interlude reprend une des chansons normalement assez joyeuse, mais d’une façon assez sombre, en mineur. C’est un passage musical.
AR : À quoi sert la carte fidélité incluse dans ton album physique ?
ASL : On sait à quel point c’est difficile de vendre des albums de nos jours. J’ai décidé de joindre l’utile à l’agréable dans mon album. J’ai fait un livret évidemment, j’ai décidé de le bonifier. C’est vraiment un passeport comme lorsqu’on va dans différents pays, on estampe notre passeport. Quand tu viens à mon spectacle, j’estampe ton passeport avec une estampe de la République de la banane. Plus il y a d’estampes, plus il y a d’avantages. Quand tu as trois estampes, j’envoie une recette que j’ai créée, ou ma propre version d’une recette existante. Je fais du macaroni avec du chili, il est vraiment super bon. Des recettes super simples expliquées à ma façon. À cinq estampes, tu vas avoir 50% de rabais pour un de mes spectacles. Il y aura des promos si tu as trois estampes ou plus. Pour fidéliser les gens. Une expérience de plus.
AR : C’est original, je n’ai jamais entendu qu’une artiste faisait ce type de promo.
ASL : Il faut trouver de nouvelles idées pour vendre l’album physique. Il y a de moins en moins de gens qui ont des lecteurs CD. Si tu veux apprécier un objet physique, il est mieux d’avoir quelque chose d’utile et le fun. Si les gens achètent l’album physique et qu’ils n’ont pas de lecteur, ils peuvent me demander sur ma page Facebook, un lien de téléchargement. Tu peux avoir l’objet physique et l’apporter au spectacle, je trouve ça l’fun, je trouve que ça ajoute une raison d’être. Côté écologie, je ne veux pas faire de quoi pour faire de quoi. Il a une raison d’exister. Si je sors un autre album, le passeport restera valide.
AR : As-tu une tournée prévue avec ton album?
ASL : Oui, cet été je suis très occupée. J’ai des spectacles avec l’album et surtout je joue dans la comédie musicale Les Nonnes à Eastman. Le 4 août, j’ai mon gros spectacle de l’été, dans le décor des nonnes avec full band. Ça va être un beau spectacle.
AR : Quel est le plus beau moment que tu as vécu en spectacle?
ASL : Le premier spectacle qu’on a fait à Varennes, mon patelin, il y a quelques années en trio à la maison de la culture, c’était complet. Je viens de Varennes, j’y ai grandi. C’était une toute petite place de 70-80 places. Les deux députés fédéral et provincial de notre comté sont venus voir le spectacle. C’était un beau moment. J’aime les petites salles où les gens sont proches. Je parle beaucoup aux gens durant les spectacles. Voir des gens que tu ne connais pas chanter tes tounes, c’est une belle récompense.
AR : Au cours des cinq prochaines années, comment voudrais-tu que ta carrière évolue?
ASL : Aller en France, en Europe: j’aimerais. J’ai fait quelques spectacles là-bas, entre deux tournées. Les gens ont vraiment bien répondu, ils viennent me voir après le spectacle. Si je pouvais faire un bon bout de chemin en Europe, je serais vraiment contente.
AR : En artiste solo ou au sein d’une comédie musicale?
ASL : Moi j’aime faire de la scène, peu importe. Je laisse le vent me porter, autant j’aime mes chansons, j’aime faire du Andy St-Louis. Autant, je trip à faire des comédies musicales. Peu importe, ce qui va m’emmener sur la scène, je vais être contente. J’aimerais vraiment continuer avec mes chansons faire des tournées et m’amuser. Si on me veut pour une comédie musicale, partir en tournée avec eux. J’aurais autant de plaisir. Je vais continuer de faire du cabaret pop sympathique. Écrire des chansons sur les niaiseries qui m’arrivent au quotidien. Comme la chanson, où je me cherche un appartement, je veux faire une chanson sur mon déménagement. Je vais voir ce qui germe là-dedans.
Consultez les dates de spectacles d’Andy St-Louis ici ainsi que la programmation des Nonnes