Pour sa première médiatique à Québec de son one-man-show original intitulé Au pic pis à pelle, Sam Breton était heureux de le présenter à la Salle Albert-Rousseau, endroit où il a vu la majorité de ses humoristes et spectacles préférés, vu qu’il vient de la région de Laurier-Station. De manière authentique et avec aplomb, Sam Breton a rapidement conquis le public multigénérationnel de la Salle Albert-Rousseau avec son souffle de conteur coloré, ses expressions québécoises déformées, et ses anecdotes rocambolesques qui m’ont littéralement épuisé de rire !
Avec une simplicité désarmante, Sam Breton a, d’entrée de jeu, expliqué au public, qui le découvre pour la plupart, qu’il doit prend son humour au 2e degré, et le prévient que son spectacle ira dans tous les sens, qu’il y aura des moments dans le pas-creux et d’autres où il va y aller plus profond. Il tutoie son public, comme on parle à un ami intime et celui-ci le prend bien et embarque instantanément dans son humour.
Et c’est exactement ce que Sam Breton nous livre, le meilleur de lui-même, avec un verbe coloré, accentué et débridé, un débit et une énergie sur scène qui ferait frémir Louis-José Houde, et un «delivery» impeccable, juste à point qui surprend, qui fait sursauter même, mais surtout qui faire rire à gorge déployée.
Il se peut que ce genre d’humour, parfois vulgaire, très audacieux par moment, avec des histoires qui peuvent paraître décousues, ne soit pas apprécié par tous, mais dans la salle, la majorité des gens se bidonnaient royalement.
Pour ma part, j’adore la manière dont il surprend avec ses revirements dans les anecdotes qu’il raconte. Et j’aime qu’il fasse des parenthèses et des détours dans ses récits pour nous garder en haleine et alerte tout au long du spectacle. Oui, il parle de tout dans ce spectacle et dans le désordre. Il nous parle des différences entre la grande ville et la campagne. « En campagne, si tu arrêtes au stop et qu’il y a 10 piétons qui traversent, c’est qu’y a une parade qui passe. » Il nous raconte la fois où quelqu’un l’a reconnu dans un urinoir. Avec l’ajout de gestuelles très démonstratives, ce numéro a atteint un niveau élevé de rire.
Ses anecdotes sur sa mère sont hilarantes, comme celle où son frère et sa mère tentent de stationner l’auto en parallèle à Montréal. Sam imite sa mère (qui a assurément un bon sens de l’humour) avec son franc-parler et des qualificatifs qui peuvent sembler pernicieux. Mais Sam répète qu’on doit prendre son humour au 2e degré et qu’on taquine ceux qu’on aime et sa mère, il l’adore «la vieille crisse ».
Un numéro que j’ai personnellement adoré, bien qu’il soit un peu long, est celui où son cousin vient avec son petit chien chez Sam et sa mère pour les Fêtes. Tous les talents de Sam sont mis à contribution pour ce numéro. Il y a son génie pour raconter, sa précision dans le mime d’un des moments-clé de l’histoire, ses imitations des divers personnages, ainsi que l’imagination débordante et les blagues cinglantes, voire même violentes, qu’il nous propose. Et de la violence, et même des morts, il y a en beaucoup dans les histoires racontées. Mais étonnamment, avec toutes ces morts, il réussit à nous faire rigole à profusion. Ceci ne me surprend pas, venant de celui qui a reçu l’Olivier de la découverte de l’année récemment au gala Les Olivier.
Une autre chose que j’adore de cet humoriste est le fait qu’il déforme nos expressions québécoises au gré de sa folie. Ainsi, « Faire du coq à l’âne » devient «Faire du coq à la truie». Mais ma préférée est : «Il faut donner à césar la salade qu’il a commandée.».
Finalement, en plus de nous faire rigoler et nous divertir avec ses histoires rocambolesques, Sam Breton nous fait réfléchir par moment. Parmi ces moments, je retiens celui où il nous dit que lui et sa blonde ne veulent pas d’enfants et c’est correct comme ça. Et son numéro sur le suicide, où il parle des sentinelles, ceux qui agissent pour la prévention du suicide, est très bien amené.
Pour finir son spectacle, Sam nous propose un numéro impliquant sa blonde dans un moment peu glorieux sur l’autoroute. Je dois dire que c’était pissant de rire!
Au pic pis à pelle
De Sam Breton. En tournée partout au Québec jusqu’en mai 2021.
Il revient à la Salle Albert-Rousseau les 17 avril 2020 et 14 mai 2020. Pour les autres dates de la tournée, consultez son site internet.
https://www.sallealbertrousseau.com/






























































