C’était la fête au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, samedi soir (2 mars), où Bruno Pelletier est monté sur scène entouré de 8 musiciens et de la choriste Kim Richardson. Le chanteur célèbre les 25 ans de son album Miserere, tout en offrant un survol de sa carrière qui l’a mené jusqu’en Europe avec, entre autres, la comédie musicale Notre-Dame de Paris. L’artiste en profite pour nous monter une facette moins connue de lui, alors qu’il interprétait du hard rock et même du heavy métal dans des boîtes de nuit. Unique en son genre, l’énergique sexagénaire est sûrement l’un des rares chanteurs à pouvoir passer de la poignante Manic de Georges Dor à la tonitruante Paranoid de Black Sabbath!
Dès les premières notes de Miserere, tube de Bono et de Zucchero, on constate que Bruno n’a rien perdu de sa voix puissante! En grande forme, l’artiste s’amène à l’avant-scène en brandissant une réédition vinyle de ce disque marquant de sa carrière. Blagueur, il nous montre l’endos de la pochette où l’on a remplacé sa photo d’il y a 25 ans par un cliché tout récent où l’on découvre le chanteur maintenant âgé de 61 ans. Dans un élan de nostalgie, il place le microsillon sur un gramophone qui appartenait à son gérant de longue date Paul Lévesque. Touchante façon de rendre hommage à ce valeureux producteur décédé à l’âge de 67 ans, durant la pandémie.
On enchaîne avec un autre succès de ce même album, Aime, dont les paroles de Luc Plamondon sont restées dans nos mémoires, soudées à la mélodie accrocheuse de Romano Musumarra.
Éclectique, Pelletier se lance ensuite dans l’iconique Woman in chains, en duo avec Kim Richardson. Elle est belle à voir la complicité qui anime ces deux complices de longue date! Puis, dans une habile mise en scène, les musiciennes du quatuor à cordes ESCA se joignent au duo. À la batterie, Marc Bonneau est magistral et la basse de Jacques Roy vrombit! Moment de grâce en l’honneur de Tears for Fears !
Cette rigueur de tous les instants nous incite à redécouvrir des chansons de Pelletier dont J’oublie ma folie qui parlait de dépendances, bien avant que ce sujet ne devienne coutumier. Au claviers, Marco Tessier nous ramène savamment aux sonorités de l’époque, dans un univers trouble qui trouve son écho à travers la guitare lancinante de Martin Bachand.
Avant l’entracte, Pelletier nous donne un aperçu de son répertoire des années où il faisait ses classes dans les clubs avec, entre autres, Big Time de Peter Gabriel et People Gotta Move de Gino Vanelli, avant de conclure cette première partie avec l’indémodable Le Temps des Cathédrales qui lui colle à la peau depuis plus d’un quart de siècle.
Après la pause, on ira encore plus loin dans la frénésie de la danse et les musiciens porteront même de flamboyantes perruques évoquant les années 1970 et 1980. Fantasy du groupe Earth, Wind & Fire et Higher Ground de Stevie Wonder s’enchaînent dans un medley endiablé qui nous amène jusqu’à Get Lucky du groupe français de musique électronique Daft Punk et culmine avec un hommage à Martin Stevens! Et oui! Tout le monde a chanté avec choeur Love is in the air, à la mémoire de Roger Prud’Homme, figure emblématique du disco au Québec, décédé l’an dernier.
Comme ultime rappel: un extrait de Je ne suis qu’une chanson dont Pelletier avait enregistré une version sur l’album Miserere.
Après plus de deux heures de spectacle, on en aurait pris encore! Entre autres, SOS d’un terrien en détresse, fleuron de l’opéra-rock Starmania, où le chanteur s’est illustré dès le début des années 1990.
Pince-sans-rire, notre homme admet que s’il avait inclus tous ses coups de coeur, le spectacle aurait duré quatre heures! Le chanteur croit qu’il aurait été exagéré de garder le public assis durant tout ce temps car, selon lui, «les fesses ne peuvent pas en prendre plus que la tête».
Bruno Pelletier sera en tournée avec Miserere, 25e anniversaire, jusqu’en novembre prochain. Il sera de retour à Montréal, au Théâtre St-Denis, le 14 septembre.
Pour voir toutes les dates de la tournée de Bruno Pelletier, c’est ici.