L’homme derrière Summer of 69 n’a rien perdu de sa voix, ni de son énergie si on se fit à sa performance généreuse devant 18 000 personnes totalement accrocs à l’artiste au Centre Bell hier soir.
À 60 ans, Bryan Adams incarne la génération des rockers dans la pure tradition, des fous de leur guitare, arborant vêtements sombres et cheveux courts. Ces bands composés d’hommes ont peut-être des têtes de durs à cuire, mais ils ont des cœurs d’or comme dans ces classiques Everything I do I do it for you et Please forgive me que Adams avait partagé en duo avec Pavarotti à une autre époque.
Sur une scène immense et étonnamment dépouillée de tout artifice pour cette tournée nommée Shine a Light à l’instar de son plus récent CD, l’Ontarien a pigé dans son immense répertoire de 14 albums au cours de 40 ans, pour construire son spectacle de plus de deux heures sans interruption. Un spectacle généreux dans lequel on a vu et entendu Bryan Adams faire deux chansons en français: Je suis là, me voilà, puis Je reviendrai vers toi.
Entouré de quatre musiciens aux claviers, à la basse, à la batterie, il a laissé une place importante à son guitariste des premières heures, Keith Scott, rencontré en 1976. Ce dernier a aussi travaillé avec d’autres stars tels Cher et Tina Turner. Ces deux types s’entendent comme larrons en foire, semble-t-il. Scott est souvent au micro avec Adams et ils forment un duo épatant. Le doigté de Scott est étonnant et ses influences à la Jimmy Hendrix et Éric Clapton sont évidentes.
Les vidéos sur le seul grand écran derrière la formation débordent d’imagination pour chacune des chansons. Ainsi pour accompagner Can’t stop this thing, une caméra suit Bryan Adams parcourant les allées, embrassant les gens et leur serrant la main dans un magasin new-yorkais sur la célèbre 5e avenue. Pour Somebody, l’arrière-scène était composée de milliers de photos gros plan qui bougeaient et étaient redimensionnées à la seconde. Les tableaux se sont succédées, différents et imaginatifs au rythme et sur le thème de chaque chanson.
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La voix éraillée de Bryan Adams y est toujours mais elle semble s’être quelque peu adoucie et arrondie avec les années. Après quelques chansons il a annoncé que le spectacle serait long, qu’il tenterait de faire toutes les chansons dont il se souvient. Son interaction avec le public a été dès plus chaleureux d’autant plus qu’il alternait entre trois microphones, dont deux placés de chaque côté des estrades pour se rapprocher des gens. À moitié chemin du concert, il a demandé des titres à chanter au public qui s’est empressé de faire des suggestions.
Des caméras, postées à plusieurs endroits sur scène, diffusaient sur l’écran géant des gens dans la salle qui dansaient. Mais les images les plus sublimes, en noir et blanc, ont été celles captées sur scène, avec Bryan Adams de dos et devant lui des milliers de lumières provenant des cellulaires comme lors de The only thing that looks good on me is you.
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Bryan Adams a beau avoir troqué sa crinière blonde pour des cheveux grisonnants, il demeure une icône de rock planétaire. Il est au Canada ce que Bruce Springsteen est aux États-Unis, un incorrigible rocker. Lové abondamment par le public qui s’est souvent levé durant la prestation, on aurait dit qu’il ne voulait plus quitter la scène du Centre Bell…
Bryan Adams poursuit sa tournée à travers le monde…