Cats est de retour chez nous ! De mémoire de chat, on ne s’était pas amusé de la sorte depuis des lunes à la salle Wilfrid-Pelletier, où les comédies musicales brillaient par leur absence au cours de la pandémie. Mais, ça y est : Grizabella, Macavity, Mistoffelees, etc. retombent sur leurs pattes, dans une tournée nord-américaine qui s’arrête à Montréal du 8 au 13 mars. Compte-rendu d’un spectacle où s’entremêlent le chant, la danse et les acrobaties, au son de la musique d’Andrew Lloyd Webber, propulsée par un orchestre «live».
Pas besoin de chercher longtemps pour comprendre pourquoi le succès de Cats ne se dément pas depuis plus de 40 ans. Dès la première chanson, chaque spectateur reconnaît le tempérament du type de chat qui lui plaît, alors que les félins se présentent sur Jellicle song, dont on pourrait traduire ainsi les mots-clés : Des chats pratiques, des chats dramatiques / Des chats pragmatiques, des chats fanatiques / Des chats sceptiques, des chats dyspeptiques (à la digestion difficile !)…
Le ton est léger. On rit souvent. Les voix sont justes. L’orchestre est énergique. Les costumes et les maquillages sont irrésistibles ! Zach Bravo est étincelant en Rum Tum Tugger. L’entrée en scène de John Anker Bow en pompeux Bustopher Jones suscite des éclats de rire partout dans la salle bien remplie.
Basée sur le livre Old Possum’s Book of Pratical Cats de T.S. Eliot, ce spectacle raconte l’histoire des chats Jellicle qui se réunissent une fois par an dans une immense décharge municipale. À l’issue de cette grande rencontre, leur chef, le vieux Deuteronome, désignera le félin qui aura la chance d’aller au paradis pour renaître de ses cendres.
Le récit converge vers la célébrissime chanson Memory, toujours émouvante, peut-être encore plus aujourd’hui : «I remember the time I knew what happiness was / Let the memory live again». Tayler Harris (Grizabella) en offre une belle interprétation qu’on souhaiterait toutefois plus intense. Cette magnifique chanson sur le caractère éphémère de la vie (When the dawn comes, tonight will be a memory too) demeure tout de même parmi les temps forts de la soirée.
Le spectacle en deux parties se déroule dans un seul décor de dépotoir plutôt terne. Heureusement, les éclairages de Natasha Katz mettent en valeur le travail des danseurs. Ces derniers semblent parfois à l’étroit sur la scène, où le décor prend beaucoup de place. Les chorégraphies de Andy Blankenbuehler basées sur les chorégraphies originales de Gillian Lynne manquaient parfois de précision, en ce soir de première montréalaise.
Par contre, le numéro de claquettes mené par la boute-en-train Michelle E. Carter est un moment de haute voltige et de pur bonheur !
Rock and roll, ballade, refrains mémorables, Cats offre aussi un numéro de jazz endiablé autour du redoutable Macavity. Malgré tout, certaines transitions m’on semblé traîner en longueur. Est-ce parce qu’on a perdu l’habitude de s’asseoir dans une salle de spectacle durant plus de deux heures ?
Malgré quelques bémols, il y avait une joie visible et audible à la salle Wilfrid-Pelletier, en ce mardi soir (8 mars 2022). De nombreux spectateurs attendaient ce moment depuis longtemps; certains avaient acheté leurs billets pour les représentations prévues en mars 2020 !
Pour conclure sur une note féline, disons que cette cette comédie musicale jouissive a de quoi faire ronronner Montréal !
Cats , comédie musicale présentée par evenko et Broadway Across Canada
Salle Wilfrid-Pelletier, Place des Arts / du 8 au 13 mars 2022
Les billets émis pour les spectacles reportés sont valides pour les nouvelles dates du 8 au 13 mars.
Langue : Anglais
Durée : 2 h 20 incluant un entracte