C’est tout un spectacle que nous offre Robert Charlebois à la Maison Symphonique de la Place des Arts avec Charlebois Symphonique. Vêtu d’un jeans et jacket blanc, décontracté comme toujours, le chanteur-compositeur-interprète semble très à l’aise accompagné de l’Orchestre symphonique de Montréal et son choeur impeccablement bien placés derrière lui.
Charlebois nous parle de ses vrais amis avec qui il a composé des chansons, les Marcel Sabourin, Réjean Ducharme et Claude Fournier pour qui, en début de carrière, il a composé la musique du film-culte Deux femmes en or.
Un rocker symphonique ?
Oui, c’est possible mais rendons à César… C’est grâce à Hugo Bégin, ce disciple d’Alain Trudel et Bernard Lagacé, qui a réussi ce tour de force de réaliser les adaptations symphoniques. Et qui de mieux que Jacques Lacombe pour diriger tout ce beau monde durant deux heures de pure joie. Les dizaines de musiciens de l’OSM émeuvent et nous chamboulent avec leur virtuosité musicale mettant en valeur le vaste répertoire du rocker devenu octogénaire.
Dans une forme physique impressionnante, Charlebois nous fait sourire, parfois rire, tantôt frissonner, quand il nous présente sans pudeur toutes les facettes de son métier, de Sensation, cet immortel poème de Rimbaud, à un rock dur totalement assumé.
Un apport considérable
Quelle belle surprise que l’invitation de la contralto Rose Naggar-Tremblay qui interprète plusieurs chansons avec une pétillante désinvolture. Il faut la voir interpréter Madame Bertrand avec Charlebois, quand elle chante : Je suis moi-même une très bonne ménagère, j’ai travaillé vingt ans dans un presbytère… la salle pouffe de rire.
Aussi, le soliste Frédéric Antoun qui a foulé les scènes des plus grands opéras du monde, vient discrètement ajouté un bouquet de fleurs à l’ensemble. Quelle soirée!
Le chanteur a judicieusement choisi quelques-unes de pièces maîtresse de son vaste répertoire. Chose certaine, les murs de la Maison symphonique ont rarement vibré autant quand les quelques pièces de hard rock ont été exécutées.
Et à la tombée du rideau, on a pu voir la belle complicité qu’il a pu établir avec le chef d’orchestre Jacques Lacombe. Et même durant le spectacle, le maestro lui a gentiment prêté sa baguette.
En pleine possession de son art, l’artiste gesticule avec une théâtralité bien appuyée et dosée. Du GRAND Robert qui livre à la perfection et avec un plaisir mutin le parcours d’une carrière peu banale.
Supplémentaires les 6 et 7 mars
Orchestre symphonique de Montréal
Jacques Lacombe, chef d’orchestre
Robert Charlebois
Rose Naggar-Tremblay, contralto
Frédéric Antoun, ténor
Chœur de l’OSM
Hugo Bégin, adaptations symphoniques
Parmi les chansons interprétées
- J’t’aime comme un fou
- Ordinaire
- Madame Bertrand
- Lindberg
- Les ailes d’un ange
- Je reviendrai à Montréal
Photos : Antoine Saito































































