Si vous n’êtes pas facilement offensés par les jurons et tout ce qu’on peut qualifier de salace, vous passerez une très bonne soirée en compagnie de la drag queen la plus en vogue en ce moment : Mona de Grenoble !
L’humoriste a offert à ses nombreux amis sa première médiatique mardi soir à l’Olympia de Montréal. Pour voir qui a foulé le tapis rouge, c’est ici.
Avec tambours et trompettes, sur un rythme disco, Mona de Grenoble s’est présentée en haut de l’escalier de son manoir figé dans une autre époque, en peignoir kitsch-chic avant de le laisser tomber pour dévoiler sa tenue très rétro-sixties, évidemment affublée d’une perruque plus grande que nature, sa signature. Alors qu’elle se dévêt, et que la foule scande « Mona ! Mona ! », elle amorce la soirée d’un très senti « Ah ben câlisse, vous me faites alpha-plaisir en ce moment ! »
Il faut d’ailleurs remercier Vincent Léonard, le « Denis Drolet à palettes » pour cette mise en scène rythmée dans un décor à mille lieues du typique combo tabouret-micro. Ça prenait ça pour l’irrévérencieuse diva qui désire nous jeter De la poudre aux yeux.
Simplement habillée en drag
Contrairement aux traditionnels spectacles de drag, pas de chanson, pas de lip-sync, pas de changement de costumes. « Ça sera pas un spectacle de drag queen que vous êtes venus voir à soir; le show, c’est moi pis c’est tout’ ! » Il n’en fallait pas plus pour que la foule l’applaudisse à tout rompre, content de l’accueillir telle qu’elle est. Sans montage, Mona nous promet d’être différente de ses apparitions télé, et que nous découvrirons celle qu’elle est vraiment : « salée, lousse, ce qui décrit très bien mon t… d… c… ». L’avertissement est fait. « Ça ne sera pas propre, propre comme spectacle ». Verre de vin à la main, Mona de Grenoble enchaîne les réflexions poissardes qui pourraient en faire sourciller plus d’un.
Le parallèle avec les drags traditionnelles est plutôt dans le propos. Souvent, l’humoriste oriente ses gags dans la région « du haut du bas du corps ». Quand elle s’en écarte, elle est aussi très drôle; que ce soit quand elle se paie la tête de ses collègues du showbizz ou qu’elle relate quelques péripéties vécues dans l’émission 50 façons de tuer sa mère à laquelle elle a participé en début d’année. Mais si vous avez déjà vu, ça pourrait être un peu long. Sinon, vous pouvez voir les dix épisodes ici.
Avec sa bonne repartie, Mona interagit bien avec son public qu’elle sonde ici et là, sur leur âge, leur orientation sexuelle, et on se rend vite compte qu’il est assez hétérogène, et bien que le spectacle soit réservé aux 18 ans et plus, elle s’étonnera grandement (et nous aussi!) d’avoir un jeune de 12 ans dans la salle. « Heille ! Beau contrôle parental ! ».
Mémorables
Deux segments resteront dans les mémoires. Son amalgame chips vs orientation sexuelle est savoureux ! « Les lesbiennes, vous êtes des Ruffles, c’est évident; tout’ la saveur est dans craque ! ». Et ne partez surtout pas avant la fin (mais qui ferait ça ?). Sa tirade de tout son côté monsieur qui reprend le contrôle lorsqu’elle est en vacances, « juste au son d’une Budweiser qui s’ouvre », tire les larmes et nous laisse partir, sans avoir vu le temps passer, sur un bon rire gras. Comme Mona !
Le vent dans les voiles
Découverte lors de la deuxième saison du Prochain Stand-up, celle qui n’avait alors jamais présenté de numéro classique stand-up s’est rendue jusqu’en demi-finale. C’était avant de remporter Big Brother Célébrités et Le Maître du Jeu l’an dernier. Grosse année pour celle qui a aussi mis la main sur l’Olivier de la Découverte de l’année au dernier Gala du même nom. La drag essaiera, en janvier prochain, de gagner 100 000$ pour la fondation de son choix alors que sera diffusée sur Prime Vidéo la troisième saison de LOL : Qui rira le dernier ? animée par Patrick Huard. Ses opposants ? Jean-Michel Anctil, Réal Béland, Anne-Élisabeth Bossé, Jo Cormier, Korine Côté, Maude Landry, Mélanie Maynard, Dominic Paquet et Erich Preach. Assurément à ne pas manquer.
Les billets de De la poudre aux yeux sont disponibles ici.