Dans le bouquet de spectacles de Noël qui a pris d’assaut nos salles cette année, au-delà des grands orchestres et des costumes clinquants, une voix et un style se distinguent : ceux de David Marino. S’il n’est pas la grande vedette qui fait la une des magazines à potins, ce jeune homme, qui porte un quart de siècle dans la voix, est des plus étonnants.
100% pur
Dans la salle Claude-Léveillée de 128 sièges à la Place des Arts, peu d’espace nous permettait de bouger tant elle était pleine. Je voyais ce jeune Italien, 100% pur nous dira-t-il, pour la seconde fois, la première étant lors de sa prestation estivale des plus charismatiques à la 5e salle de la Place des Arts devant 300 ou 400 personnes.
Cette fois-ci encore, on reste stupéfait dès le premier instant devant cet artiste qui nous transporte sans ambages à l’époque des grands crooners, Sinatra, Bennett, Como, parmi d’autres, et aujourd’hui Bublé et Connick Jr. Mais le plus saisissant est que sa tête de chérubin ne laisse aucunement présager la vieille âme qui habite ce garçon.
Les crooners
Si bien que ses références naturelles à Mel Tormé, une de ses idoles, et à Judy Garland dans la présentation de ses chansons, deux artistes que je n’ai connus qu’à travers mes parents, ont donné le ton à ce sérénadeur.
À l’occasion de son spectacle intitulé « Christmas », David Marino a donc chanté, comme on s’y attendait, « Let it Snow, Let it Snow, Let it Snow » popularisé par Dean Martin, « Jingle Bells », « Santa Claus is Coming to Town », et « White Christmas » qui résonne en nous sous la voix de Bing Crosby. Il a aussi déniché « Shake Hands with Santa Claus », que je ne connaissais pas et qu’un chanteur-trompettiste de jazz nommé Louis Prima livrait en 1951.
La famille
Étonnamment, ce balladier ne mise pas uniquement sur cette voix suave pour captiver. Il est aussi le charme incarné avec ce sourire enjôleur. Né pour la scène, ce maître de la séduction a un ascendant naturel sur le public avec qui il crée facilement une connexion intime en racontant des histoires cocasses aux enchaînements. Il fait aussi tantôt sourire et parfois pleurer.
Car assis dans la salle se trouvait sa maman chérie qu’il nous a présentée. Encore enfant, il avait dit en passant devant le Carnegie Hall à New York : « Un jour, je chanterai ici. » Puis, un des moments les plus émouvants aura sans doute été son interprétation de « Caruso », un test réussi sur son étendue vocale impressionnante, qu’il a bien humblement dédiée à son grand-papa, également présent dans la salle. Force a été de constater que le papi s’essuyait les yeux pendant la performance de son petit-fils.
Le bel Italien
À cette soirée joviale de chant, le bel Italien, à l’intérieur et à l’extérieur, a choisi d’autres pièces de ballades classiques, de Sammy Davis Jr., d’Aznavour, de Piaf. Il a aussi puisé dans le répertoire italien qui lui est cher, comme « O Sole Mio », et nous a happés dès les premières notes de sa voix puissante et nuancée. Il nous a généreusement offert un véritable voyage musical, revisitant les grands standards du jazz avec une fraîcheur et une sensibilité qui touchent au cœur.
En appui à son spectacle, Marino travaille avec le même pianiste et directeur musical depuis plusieurs années, John Gilbert, avec qui il a de toute évidence une grande complicité sur scène. La scène musicale est complétée par Mike de Masi à la contrebasse, Rich Irwin à la batterie et Nick Di Giovanni à la guitare.
Avec ce swag naturel, l’abandon auquel il se prête pour chaque morceau, sa technique vocale solide, et son grand sens de la gratitude (ce qui n’est pas donné à tous ceux qui montent sur scène), on ne peut souhaiter qu’une longue et grande carrière à David Marino qui d’ailleurs sera au Birdland Jazz Club à New York le 30 décembre.
Calendrier des spectacles de David Marino
Crédit photos : Sarah Lopes