Dehors, Serge, Dehors, un documentaire sur la réalité des proches aidants. Un espoir à l’horizon

Après avoir été présenté samedi dernier, aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), le film Dehors, Serge, Dehors, de Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe prend l’affiche au cinéma dès le 19 novembre. Ce documentaire sur la réalité des prochains aidants est rempli de bienveillance et d’un amour et respect profond pour Serge Thériault. Grâce à ce film, il y a un espoir à l’horizon qui se pointe.

Résumé : À l’été 2019, les coréalisateurs décident de partir à la recherche du comédien Serge Thériault (Ding et Dong, La petite Vie, Gaz Bar Blues) disparu des radars des médias et du grand public. Chemin faisant, ils tombent sur Anna, sa femme, qui leur apprend que Serge s’est confiné dans leur logement à la suite d’une grave dépression.

Il est certain que la raison principale pour laquelle on veut aller voir ce film, c’est que tous, on veut avoir des nouvelles de Serge Thériault, dont on sait qu’il vit depuis plus de 6 ans, enfermé chez lui, suite à une grave dépression. On souhaite l’apercevoir, l’entendre, le voir sortir de chez lui et de sa dépression.

Le film que Martin et Pier-Luc proposent est plutôt un film qui parle de santé mentale, mais par rapport aux répercussions sur l’entourage de Serge Thériault, et non sur le détail de sa condition personnelle. Quand, en 2017, les deux scénaristes et réalisateurs ont retrouvé l’endroit où Serge se terre, ils ont passé près de 2 ans à côtoyer Anna, sa femme, Mélina, sa fille et Robert et Jolande, leurs voisins du sous-sol. Et c’est au printemps 2019 qu’ils ont décidés de faire ce documentaire pour parler de leur réalité et leurs impuissances à faire bouger les choses.

Ils ont passé plus d’un an à tourner sporadiquement leur quotidien, leur situation de proche aidant. Ainsi, on voit les efforts qu’ils font pour obtenir de l’aide pour Serge. Par exemple, Anna a appelé les gens de suicide action. Ils ont tenté d’avoir un intervenant du CLSC pour qu’il vienne rencontre son conjoint. Mais sans l’accord de Serge, et s’il n’est pas un danger pour les gens autour de lui, les intervenants ne peuvent pas venir.

On voit aussi Robert, le voisin, faire plusieurs tentatives pour faire sortir Serge dehors, ou encore, il tente de l’inviter chez lui, ou lui démontrer combien les gens tiennent à lui, sans grand succès la plupart du temps. On entend parfois la voix de Serge derrière la porte, ou on voit quelques courtes images de lui, mais l’accent est vraiment sur son entourage. Il y a sa fille Mélina qui vit aussi une grande détresse, de ne pas avoir son père présent lors de ses parties de soccer, ou ses activités parascolaires. Anna en vient même à penser qu’elle serait mieux de laisser Serge et partir avec sa fille, car elle se sent au bout du rouleau.

Bref, ce film est très touchant, et parfois décourageant. On ne peut que se poser la question. Qu’est-ce que je ferais moi-même si une personne que j’aime énormément vivait une telle situation de dépression ? C’est frustrant de penser qu’on ne peut rien faire, qu’on a peu d’influence sur le dénouement. Comment fait-on pour aider une personne qui ne veut pas se faire aider ? On ne peut qu’espérer un miracle ? Sans vouloir tout raconter du film, disons simplement que ce documentaire est rempli de bienveillance et on constate un réel amour et respect profond pour Serge Thériault, par tous ceux qui ont participé au projet. C’est une belle lettre d’amour pour Serge. Et je pense que grâce à ce film, il y a un espoir à l’horizon qui se pointe.

À la fin du film, dans le générique, il y a une superbe chanson écrite et interprétée par les Trois Accords, qui nous donne le goût de rester pour l’écouter au complet.

Bande-annonce : https://vimeo.com/637458898

Fiche technique

Documentaire – 67 minutes – Couleur – HD – VOF / VSTA

Recherche, scénario et réalisation : Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe

Participants : Anna, Robert et Jolande, Melina

Images : Ariel Méthot

Images additionnelles : Olivier Tétreault

Son : Pier-Luc Latulippe

Montage image : JF Lord

Montage et conception sonore : Olivier Calvert

Mixage : Stéphane Bergeron

Musique : Simon Proulx et Les Trois Accords