Le monde du théâtre québécois est en deuil. Claude Poissant, metteur en scène, auteur et figure incontournable de la scène artistique montréalaise, est décédé le vendredi 6 juin à l’âge de 69 ans, des suites de complications cardiaques. Il était entouré de sa famille et de ses proches.
La triste nouvelle a été annoncée en soirée par le Théâtre Denise-Pelletier, qu’il dirigeait depuis plus de dix ans.
« C’est avec une profonde tristesse et un immense désarroi que nous devons dire au revoir à notre directeur artistique des 11 dernières années, précieux collègue, puissant créateur et inestimable ami », a déclaré l’institution sur ses réseaux sociaux.
En près de 50 ans de carrière, Claude Poissant a porté plusieurs chapeaux : comédien, auteur, parolier, adaptateur, enseignant, réalisateur et surtout metteur en scène. Son parcours a été jalonné par trois pôles majeurs qu’il considérait comme complémentaires : la mise en scène, l’enseignement et la direction artistique.
Parmi ses réalisations marquantes, on retrouve des mises en scène de Tom à la ferme de Michel Marc Bouchard (2011), Marie Tudor de Victor Hugo (2014), L’orangeraie de Larry Tremblay (2018) ou encore Hurlevents de Fanny Britt (2018). Il a également signé des textes originaux, dont Passer la nuit, Les enfants d’Irène et La métamorphose d’après Kafka.
Né à Montréal en 1955, il cofonde en 1978 le Théâtre PàP (anciennement Théâtre Petit à Petit), qu’il dirige seul dès 1999. En 2014, il quitte cette institution pour prendre la barre du Théâtre Denise-Pelletier, où il a profondément renouvelé la programmation et insufflé une vision audacieuse du théâtre jeunesse et contemporain.
Récompensé notamment par un Masque de la mise en scène pour Le traitement de Martin Crimp, il a aussi collaboré à des projets musicaux, dont Mutantès de Pierre Lapointe et L’origine de mes espèces de Michel Rivard.
Lucide et curieux, Poissant affirmait en 2021 : « Pour bien vieillir, on ne doit pas se braquer sur le monde qui change autour de soi. […] Il faut s’ouvrir de plus en plus, voir l’horizon plus large. » Une philosophie de vie qu’il a incarnée jusqu’à la fin.
Sa disparition laisse un grand vide, mais aussi une empreinte durable sur la scène artistique québécoise.































































