Durant les années 50, autour de 15 000 groupes doo wop ont pris naissance aux États-Unis, nous apprendra Yanick Lanthier, maître de cérémonie et membre du quartet de ce spectacle impeccable signé Richard Massicotte au Cabaret du Casino de Montréal. Dès les premières notes de Stand by me, succès popularisé par The Drifters, Yanick Lanthier (La Voix), David Latulipe (La Voix 4), Don Campbell et Nicolas Grynzspan (La Voix 6) ont éveillé en nous un fort sentiment de nostalgie.
Tirés à quatre épingles dans leurs vestons anthracites lamés, les chanteurs ont permis ce rare voyage dans le temps en attaquant un répertoire empreint de candeur, celui de l’après-guerre, de l’avant-Beatles, où tous les espoirs étaient permis. Le plein emploi pour les babyboomers certes, mais à entendre les paroles et les mélodies, on nage jusqu’au cou dans l’amour et le romantisme. Suffit d’entendre Save the last dance for me ou Under the boardwalk.
De tous ces groupes seulement certains survivront. Doo wop, le spectacle, fait donc un heureux tri des chansons les plus marquantes de cette époque. Pendant que l’un des interprètes fait un solo, les trois autres chantent les mélodies un peu façon gospel, avec des ooh, des aah, des doo wop et des saccades en marquant le rythme par de petits pas et gestes synchronisés. Le quartet agit ainsi comme l’autre instrument de musique. Déjà la formation est appuyée par cinq excellents musiciens au piano, à la guitare, à la basse, à la batterie, et un homme-orchestre qui joue des claviers, du saxophone et de la flûte traversière.
Au son s’ajoute l’interprétation brillante de chanteurs exceptionnels: Don Campbell, incarne à lui seul, ce registre velouté et puissant des chanteurs noirs de l’époque et propre au doo wop. Yanick Lanthier est un soliste dont la voix se marie à tous les styles, Nicolas Grynzspan quant à lui, fait d’amusantes performances dans les basses et David Latulippe a ce grain de voix que l’on retient en plus d’exceller dans les difficiles voix de tête. D’ailleurs malgré une exigence de discipline et de symétrie au chant et à la danse au sein du quartet, ce dernier affiche un charisme qui se démarque. Latulippe fait tourner des têtes non seulement grâce à son registre de voix mais aussi à son attitude joyeuse.
L’effet de Doo wop est magique. Mon compagnon au cours de ce spectacle n’a pas manqué de verser des larmes devant une presque perfection, me dira-t-il. D’ailleurs c’est un public en délire, sifflant et criant qui ramènera en rappel le quartet étonnant, cette fois vêtus de chics vestons de velour bleu, pour un medley à la Temptations et Four tops.
Doo wop est un spectacle généreux qui porte cette empreinte de qualité dans des éclairages sensuels. Le show vaut le détour non seulement pour les nostalgiques de leurs jeunes années, pour tous les amoureux de la musique du coeur.
Encore 2 représentations: Doo wop au Cabaret du Casino 3 et 6 mai 2018 à 13h30
- LISTE DES CHANSONS-
STAND BY ME
UNDER THE BOARDWALK
YAKETY YAK
DO YOU LOVE ME
THE GREAT PRETENDER
TWILIGHT TIME
ONLY YOU
SMOKE GETS IN YOUR EYES
MY PRAYER
OH CAROL!
BREAKING UP IS HARD TO DO
CALENDAR GIRLS
CRYING IN THE CHAPELL (THE ORIOLES)
LITTLE DARLING (THE DIAMONDS)
DREAM LOVER
LOVE POTION NO 9
RUN AROUND SUE
IN THE STILL OF THE NIGHT
THE LION SLEEPS
SHERRY
BIG GIRLS DON’T CRY
CAN’T TAKE MY EYES OFF YOU
MEDLEY
Reach Out, I’ll Be There | |||
Get Ready
It’s The Same Old Song |
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Ain’t To Proud To Beg | |||
Baby I Need Your Loving | |||
My Girl
Papa was a rolling Stone |
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I Can’t Get Next To You
I Can’t Help Myself (Sugar Pie, Honey Bunch) (I Know) I’m Loosing You |