Dumas s’est installé ce jeudi à la Cinquième Salle de la Place Des Arts et ce, jusqu’au 21 janvier, où cette dernière date s’inscrit dans un concept d’ «Après-midi concert pour toute la famille».
Le chanteur de Victoriaville reprend donc sa tournée Cosmologie amorcée à l’automne dernier et s’apprête à sillonner le Québec de Gatineau à Carleton-sur-mer, en passant par Lachine et Amqui. Vous pouvez trouver votre date ici.
Le bonheur d’une petite salle
La Cinquième Salle de la Place des Arts offre un contexte unique qui permet une communion totale avec l’artiste. D’un maximum de 421 places, l’amphithéâtre est de petite taille et même les dernières rangées ne sont qu’à quelques mètres de l’artiste. Ainsi, lorsque Dumas s’adresse au public, on peut sentir son regard plonger dans le nôtre. C’est à nous qu’il parle.
Les 3 premières chansons tirées dans le même ordre de l’album Cosmologie lancé il y a un an, offre un bel aperçu du plus récent matériel du chanteur, plutôt électro, très ambiant. Bien calés dans leur fauteuil, les spectateurs se laissent imprégner. Toutefois, la 4e chanson offerte, la très connue J’erre (Le cours des jours, 2003), réveille les plus téméraires qui se lèvent, un à un, et puis c’est rapidement toute la Cinquième Salle qui se dégourdira les jambes.
Tantôt très pop rock, tantôt très planant, Dumas varie les tempos au même rythme que ses changements de guitare. Il revisite bon nombre de ses succès pigeant dans au moins 7 de ses 12 albums, en plus du simple Le soleil à son zénith de 2022 où la boule disco surplombant la scène prendra vie de façon spectaculaire, illuminant les visages de ses milliers de reflets. Un amalgame parfait entre la symbolique du dernier album et cette chanson.
Merveilleux mélanges
Le plaisir de voir un artiste sur scène réside surtout dans les variations sur un même thème qu’il peut offrir. Dumas n’échappe pas au concept, et plaît énormément à son auditoire en étirant ici longuement une intro, où ajoutant là un solo de clavier. L’addition d’un percussionniste – en l’occurrence Philippe Beaudin du groupe The Brooks – est vraiment intéressante et ajoute beaucoup de rythme, même si certaines pièces sont déjà très énergiques; on ne s’en plaint pas. Les différents mash-ups sont savoureux, et Dumas trouvera une façon très intéressante de remercier son public d’être avec lui plutôt qu’au Centre Bell (rappelons que la légende Madonna y était en ce jeudi soir). Ainsi la tirade ajoutée à Compte à rebours (Dumas, 2014) invite la salle à fredonner à répétition Time goes back so slowly pendant qu’il continue la chanson initiale. Magique. Miss Ecstasy (Dumas, 2000) verra aussi ses partitions augmentées des sonorités de Knock on wood (Amii Stewart), mais le meilleur remix revient à Le Bonheur (Traces, 2010) qui sera tout du long amalgamée à Close to me du groupe The Cure. Du bonbon.
De la lumière svp !
Dumas s’est donné corps et âme pendant deux heures à notre plus grand bonheur. Le plus gros bémol de la soirée réside dans les éclairages; provenant majoritairement du fond de la scène, éclairant très peu l’artiste de devant. Si expressif, on aurait aimé mieux voir son faciès, surtout dans cette salle. Ainsi, l’ensemble de la prestation demeure très sombre pour un artiste qui se donne autant.
Dumas termine son tour de piste avec celle qu’il préfère livrer sur les planches, Vertigo (Nos idéaux, 2018), qu’il étire sur plus de 6 minutes. La foule, qui a gardé son cellulaire en poche pendant tout le spectacle (merci !), est en délire et en redemande. Il reviendra avec la très touchante Linoléum (Le cours des jours, 2003) et finira avec son méga tube Alors alors (Fixer le temps, 2006) que tous entonneront avec grand enthousiasme. Une soirée complète et parfaite.
Dumas sera en spectacle extérieur gratuit lors de la 9e édition des Beaux 4 heures, l’activité de collecte de fonds de la Fondation Martin-Matte, qui se déroulera le 10 février prochain au Mont Saint-Sauveur.