Laurence Castera a lancé son deuxième album, Les hauts lieux, le 12 avril dernier. L’album contient onze chansons folk / pop / rock / alternatif, dont quelques-unes où Laurence s’accompagne seul à la guitare. Nous avons droit à deux versions de la chanson Déposer les armes, version rock à la Karkwa et une version acoustique, les deux sont très bien livrées. Au bout de la route, Éclisses est joué comme s’il était juste à côté de nous, c’est ce qui donne un aspect très intéressant à son album. Ce sont mes premiers pas dans son univers et je n’ai pas été déçu et je le recommande à tous. Voici une courte entrevue réalisée avec lui dans son lieu de prédilection, le café Hoche Café juste à côté du Marché Maisonneuve.
- Tu as commencé avec le groupe Automat en 2009. Est-ce plus facile d’être un artiste solo ou bien d’être dans un groupe?
C’est différent, il y a du positif, des points plus faciles et difficiles. En band, t’as pas de pression. La pression est partagée sur tous les membres. Quand tu es en spectacle, les spectateurs vont voir un groupe. La création se fait ensemble, chacun a sa tâche. Ce qui est plus délicat en band, c’est que parfois les décisions ne font pas l’unanimité et on doit faire des compromis, tandis qu’en solo aucun compromis à faire, je suis mon propre boss, je peux aller dans la direction que je veux. Mais j’aime les deux et peut-être avoir une idée de band plus tard.
- Étant donné que tu es auteur-compositeur-interprète comment s’est passé ton passage à La Voix en 2014?
J’ai trouvé ça le fun, mais ça m’a fait réaliser que le trip de caméras, ce n’était pas fait pour moi! Ça reste un spectacle de télé, mais en fin de compte je me sens meilleur quand je fais mes trucs à moi sur une scène. Je crois que je n’avais pas la maturité pour faire ce genre d’émission et si je le faisais maintenant ça serait différent. Ça m’a botté les fesses pour faire mon premier album et donner plus de temps .
- Tu as remporté le prix du public au Festival de la chanson de Granby, qu’est-ce que ça t’a apporté comme expérience?
J’ai trouvé Granby vraiment intéressant, car c’est deux semaines intensives. Être entouré de plein de monde qui est là pour la même chose que toi et qui trippe sur la musique. Tu es coaché par plein de gens, pour moi c’était Guillaume Beauregard des Vulgaires Machins qui était là et en plus, j’avais beaucoup d’admiration pour lui. C’était plus une formation pour moi qu’un concours. Il y a eu de très grandes années France d’Amour et Jean Leloup, plus récemment Patrice Michaud, Alex Nevsky et Salomé Leclerc, la même année. J’y suis allé sans vouloir gagner et je suis partie avec ce prix.
- Ton deuxième album Les hauts lieux est sortie le 12 avril dernier, plusieurs artistes trouvent que leur second album est toujours plus difficile à faire, est-ce le cas pour toi?
J’appréhendais ça, car c’est ce que j’entendais partout. Mais j’ai été chanceux, car mon premier album n’a pas été un super gros succès fulgurant. Donc il n’y avait pas d’attente envers moi. J’arrive avec un deuxième album plus assumé, j’ai changé les musiciens qui sont dans le band. Je n’avais pas beaucoup de temps pour le faire car je m’étais fixé une date limite pour le finir. Mais je ne sentais pas de pression pour ce deuxième album.
- Est-ce que tu as eu des collaborateurs pour écrire les textes et la musique ou bien tu as fait seul?
Il y a une chanson en co-écriture faite pour un groupe qui s’est séparé. La chanson ne servait plus à rien, alors je l’ai voulu pour mon album. Sinon je l’ai fait seul. Pour ce qui est des arrangements, c’est en partie moi et en partie les musiciens. Pour ce qui est des cuivres et cordes, c’est Gabriel Desjardins qui a fait les arrangements de Philippe Brach. Je lui ai envoyé les chansons et je lui ai dit de s’amuser : le résultat est sur l’album.
- Qui a produit ton album et à quel studio?
C’est moi qui suis le producteur de l’album et je suis avec la compagnie de disques Coyote Records qui s’occupe de la mise en marché. L’enregistrement a été fait en grande partie au Studio Wild de Pierre Rémillard à St-Zénon, un gros chalet sur le bord de l’eau où beaucoup d’artistes vont enregistrer. Une autre partie a été fait à Québec au studio de mon guitariste, les cordes et les cuivres ont été faits au studio Dandurand à Montréal et les voix chez moi: j’ai un petit studio pour faire les tracks de voix et les instruments plus tranquilles.
- Est-ce que tu écris les textes ou tu composes la musique en premier ?
Je fais les deux ensembles. J’ai l’impression que l’un suit l’autre. Je prends ma guitare ou bien je m’assois au piano et tout se construit tout seul, mais majoritairement musique et parole viennent ensemble. Il est arrivé que je fasse les deux séparément mais mon idéal est de faire les deux ensemble.
- Quelles ont été tes inspirations pour l’album ?
J’ai découvert Noah Gundersen voilà un an et demi. Je l’ai écouté beaucoup, il a été une grosse inspiration pour cet album. Il a sorti un album folk de dix-huit chansons qui ressemble à Bob Dylan. Ensuite, il a produit un album très pop-rock et je trouvais intéressant de passer d’un style à l’autre. C’est ce que je fais sur cet album, je passe d’un style planant à plus folk avec 2-3 chansons plus pop-rock.
- Est-ce que tu auras les mêmes musiciens sur scène que ceux qui ont joué sur l’album?
Pas toujours, tout dépend des disponibilités des musiciens. Pour le lancement, j’ai le même batteur et guitariste. Mon bassiste est en Europe avec Hubert Lenoir. L’autre guitariste est Guillaume Méthot, le guitariste du groupe Caravane qui va suivre la tournée. Tout le monde apporte sa couleur au concert. Je ne tiens pas à ce que ça soit la même chose tous les soirs. Je veux qu’on prenne la forme et l’esprit de la chanson et ensuite on peut jammer et avoir du fun. Ce qui me fait le plus peur c’est de reproduire l’album et le même spectacle pendant cent spectacles.
- Maintenant que tu as 2 albums, vas-tu jouer beaucoup de nouvelles chansons en concert?
Pour le lancement, je vais jouer le dernier album en entier, puis quelques chansons du premier album. Pour ce qui est de la tournée en salle, ça va bouger. J’ai fait plus de 100 concerts avec le premier. C’est pour ça que je veux faire les plus récentes, mais tout dépend des salles. Je veux peut-être faire voter les gens pour qu’ils décident lesquelles chansons ils veulent entendre de mon premier album Le bruit des mots.
- Pour terminer que prévois-tu à court terme?
Pour le mois de mai, je pars faire une tournée en Suisse et en Allemagne pour environ trois semaines où je ferai 65 concerts dans des écoles secondaires. Ensuite en juin-juillet-août, je fais la tournée des festivals au Québec, dont les dates vont être annoncées bientôt. Puis, on recommence la tournée à l’automne.