C’est le 3 avril dernier que Lawrence Côté-Collins est venue à Québec avec Guillaume Cyr et Sonia Cordeau pour présenter en avant-première son premier long métrage Bungalow, au cinéma Le Clap Ste-Foy. J’ai eu la possibilité de les rencontrer également pour parler du film qui met également en vedette Geneviève Schmidt, Ève Landry, Benoît Mauffette, Martin Larocque et Anaïs Favron.
Résumé : Sarah et Jonathan achètent un bungalow à rénover pour en faire la maison de leurs rêves. Les mauvaises décisions, le manque de cash et les mensonges poussent le couple à franchir des zones extrêmes. Leur vie se transforme en cauchemar. Jusqu’où iront-ils pour sauver leur amour et les apparences? Watch out les petites réno !
Mon appréciation du film sera disponible sur ce site dès le 7 avril, date de la sortie en salle du film.
Lawrence Côté-Collins
Racontez-moi la genèse de ce projet.
Lawrence Côté-Collins (coscénariste et réalisatrice) : Écoutez-la parler de ce : projet de film
Lawrence Côté-Collins (coscénariste et réalisatrice) : « Je suis une grande fan de show de rénovations et décoration. Je dis toujours que si j’ai juste deux semaines à vivre, donnez-moi seulement CASA et CANAL Vie et je vais écouter cela en boucle, je ne me tannerai pas. Je suis vraiment émue quand je vois des gens découvrir leur décor et être contents. J’aime ça pour vrai. J’ai donc pris toutes mes passions et j’ai mis ça dans mon film.»
Ce film est drôle, on se bidonne, mais il fait aussi réfléchir, il dénonce bien de choses. Quel était votre but premier en faisant ce film ?
Lawrence Côté-Collins (coscénariste et réalisatrice) Écoutez-la parler du : but de son film partie1 et aussi du : but de son film partie2
Ce film est une expérience visuelle à la frontière du kitsch et de l’excentrique avec des moments de pure frayeur avec de la musique d’horreur en trame de fond. On alterne entre le très laid, le très flyé, le décor too much après rénos, les couleurs criardes, étoffes zébrées. C’était voulu comme ça d’être aussi chargé ?
Lawrence Côté-Collins (coscénariste et réalisatrice) : « Chaque millimètre et centimètre cube de ce film est réfléchi, pensé et conçu. Je suis très contrôlante. Je suis dans toutes les étapes du processus, costume, décor. Ça fait des années que j’achète de la tapisserie dans les bazars. Les banderoles qui sont sur les murs dans la maison, ça faisait 5 ans que je les avais dans mon locker car je savais que je le voudrais dans mon film. L’univers de Bungalow, je l’ai réfléchi au quart de tour. Il n’y a rien qui a été laissé au hasard. Le film commence sur des tas de cheveux par terre. Ce sont les miens…ce sont mes vidanges haha. Aussi, j’avais envie que ce soit très pop art. Je voulais que chaque plan on puisse l’imprimer et l’encadrer. »
Lawrence Côté-Collins (coscénariste et réalisatrice) : Écoutez-la parler de la suite avec : effet de boites
Il y a de beaux monologues dans le film, que ce soit le cri du cœur de Sarah qui raconte sa vie avec Jonathan pour avoir un make-over de leur chambre. Ou encore les monologues de Cynthia qui raconte ses histoires de rénos aussi macabres qu’abracadabrantes. Vous avez plongé où pour aller chercher ces textes fabuleux, parfois drôles, touchants et surtout criants de vérité ?
Lawrence Côté-Collins (coscénariste et réalisatrice) Écoutez-la parler du co-scénariste : Alexandre Auger
Vous avez eu la première du film à Montréal récemment en plus d’avoir présenté aussi le film au cinéma Le Clap Ste-Foy hier soir. Quelle a été la réaction des gens ?
Lawrence Côté-Collins (coscénariste et réalisatrice) : Écoutez-la parler de son pari de rendre le cinéma d’auteur : accessible à tous
Guillaume Cyr
Apparemment que ce rôle avait été écrit pour vous. Ça vous a surpris ? Et au-delà de cela, qu’avez-vous pensé en lisant le scénario ?
Guillaume Cyr : « C’est sûr que quand quelqu’un pense à moi pour écrire un rôle, c’est très flatteur. Donc, c’est sûr que j’avais d’emblée une pensée positive avant même de lire le scénario. Mais dès la lecture du scénario, j’ai aimé le niveau d’humour. Puis à mesure que j’avançais dans la lecture, au-delà d’être très drôle, j’ai vu où on nous amenait et là c’était vraiment accrocheur et j’y ai vu les défis que j’aurais à relever et j’ai vraiment décidé d’embarquer. »
Le personnage de Jonathan est un peu adulescent, avec ses jeux de rôles et collection de cartes assez dispendieuses ainsi que son manque de talent et d’intérêt pour les travaux manuels. Comment avez-vous réussi à nous le rendre si attachant malgré ses mauvais choix constants ?
Guillaume Cyr : « C’est drôle, mais on m’engage souvent pour donner de l’humanité à des personnages qu’on devrait peut-être haïr des fois (le pédophile dans la Galère, dans Rupture, le père qui oublie son enfant dans l’auto). C’est peut-être que j’ancre bien mon personnage dans le vrai désir de bien faire, de faire plaisir à sa blonde et en faire ressortir sa détresse. Car il l’aime Sarah et veut juste faire mieux, mais il n’y réussit pas et c’est ce qui fait qu’on s’attache à Jonathan. »
Comment s’est faite la complicité avec Sonia pour jouer ce couple ? Écoutez-le parler de : complicité
Vous jouez aussi avec Benoît Mauffette dans le rôle de votre meilleur ami. Vous semblez avoir une belle chimie amicale aussi. Aviez-vous déjà joué ensemble ?
Guillaume Cyr : « C’était la première fois que je jouais avec Benoit. On se connaissait et on avait beaucoup d’amis en commun par contre. Sans être ami dans la vie, cela fait plusieurs années qu’on se côtoie et donc cela a été assez facile de jouer ces deux meilleurs amis-là. »
Est-ce qu’il y a eu des scènes que vous avec vu comme des défis à jouer ?
Guillaume Cyr : «Effectivement, je peux dire qu’il y a plusieurs scènes que j’avais identifiées comme étant des défis de jeu, où l’émotion est parfois dans le tapis. Sans trop vouloir dévoiler de punch, la scène de la fin est assez pénible, les scènes d’intimités, les scènes dans le sous-sol aussi sont assez éprouvantes. Donc c’était excitant d’avoir tous ces défis et de les relever chaque jour avec succès. »
Bungalow, a remporté le grand prix du jury au Festival du film canadien de Dieppe, en France, qui s’est déroulé du 23 au 26 mars derniers et le film a été présenté en compétition officielle au 26e Festival Black Nights de Tallinn (Estonie) qui a eu lieu du 11 au 27 novembre derniers. Comment expliquez-vous que ce film québécois est aussi bien reçu à l’international dans les festivals ? Écoutez-le parler de la : reception_du_public
Sonia Cordeau
Guillaume a dit que lors de la journée d’audition c’est vous qui étiez (Sonia Cordeau) la dernière à passer et vous avez eu le rôle haut la main. Qu’avez-vous apporté au personnage de Sarah pour obtenir ce rôle ?
Sonia Cordeau : « Ils m’ont dit que j’ai amené une fragilité au personnage, qu’ils ne s’attendaient pas. Pour moi, cela allait de soi qu’elle est quelqu’un de fragile, même si elle se cache derrière une grosse façade et un front de bœuf. »
Et à la lecture du scénario, qu’est-ce qui vous a plu pour vouloir jouer ce rôle ?
Sonia Cordeau : « J’ai lu le scénario d’une traite. Je trouvais l’histoire très captivante. Et quand je lisais les dialogues et monologues de Sarah, j’avais l’impression que c’était moi qui parlais. C’est un film que j’aurais aimé écrire en fait. Quand tu lis quelque chose qui vient te chercher autant, t’as juste envie d’en faire partie. J’aimais aussi les thèmes que ce film aborde. Est-ce qu’on veut cela tout le monde avoir une maison, des enfants ? Et ce sont de questionnements que je me posais aussi au moment du tournage. »
Est-ce que d’avoir un look aussi excentrique, des vêtements et coiffures flyés, cela aide à se composer un personnage ?
Sonia Cordeau : «Oui » Écoutez-la parler de son : look
Et elle est comment Lawrence comme réalisatrice, sachant surtout que le personnage de Sarah est basé en partie sur elle-même ?
Sonia Cordeau : « Je n’ai pas trop pensé à cela quand on tournait. J’ai plutôt ramené Sarah proche de moi. Je dis souvent que je suis à trois décisions dans la vie d’être Sarah. Comme réalisatrice, Lawrence est très précise dans ce qu’elle veut. Je lui ai fait confiance et je me suis laissé porter par sa direction. Et elle nous dirigeait vraiment bien. Ce qui était le fun aussi, c’est que vu que c’est visuellement très chargé et même mon look est très chargé, alors on avait juste à jouer dans la retenue et c’était suffisant. Et c’est quelque chose que j’ai moins exploré dans ma carrière.»
Quels ont été vos défis avec ce personnage ? Je pense entre autres au monologue de Sarah pour obtenir un make-over de leur chambre à coucher…
Sonia Cordeau : Écoutez-la parler de : ses defis
Vous êtes comédiennes, mais aussi vous faites de la mise en scène, vous écrivez aussi pour la télé et le web également. Qu’est-ce qui vous comble le plus ?
Sonia Cordeau : « C’est un peu le mélange de tout cela. Je suis vraiment chanceuse de pouvoir faire les deux métiers, comédienne et écriture, car l’un complète l’autre. On dirait que je ne pourrais pas juste écrire, car j’aime m’imaginer que je pourrais jouer dans ce que j’écris. Mais j’aime beaucoup écrire pour les autres aussi quand même. Mais dans ma tête, ça va ensemble ces deux métiers que je fais.»
DISTRIBUTION
Sonia Cordeau
Guillaume Cyr
Geneviève Schmidt
Ève Landry
Martin Larocque
Benoît Mauffette
Également : Julie de Lafrenière, Florence Blain Mbaye, Anaïs Favron, Sasha Migliarese, Alain Zouvi, Antoine Vézina et avec la participation spéciale de Sylvie Léonard.
RÉALISATRICE
Lawrence Côté-Collins
SCÉNARISTES
Alexandre Auger et Lawrence Côté-Collins
PRODUCTEUR
Coop Vidéo Montréal
DURÉE
102 minutes
Bande-annonce : https://youtu.be/t15MN26RL6I
Crédit photos : Réjeanne Bouchard