De grands noms pour l’ouverture de la 5e édition du Festival des musiciens du monde qui accueillera le virtuose de musique traditionnelle afghane Homayoun Sakhi pour un concert avec Kiya Tabassian de l’ensemble Constantinople. Du 16 au 19 juin, des spectacles en salle et événements extérieurs feront aussi place à des rythmes brésilens, argentins, japonais, klezmer, etc., sans oublier des danses traditionnelles québécoises avec calleur. Survol d’une programmation fort prometteuse…
Connaissez-vous le rubab ?
On se prépare à accueillir de la grande visite à l’Église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End. Sakhi, considéré comme un maître du rubab (instrument de la famille du luth) afghan, s’y produira avec Kiya Tabassian, virtuose du setar, un luth iranien. Les deux hommes rendront hommage aux cultures ancestrales de l’Afghanistan et de la Perse. Des percussionnistes seront aussi de cette rencontre, soit, Jamshid Sahari (tabla) et Hamin Honari (tombak & daf).
Véritable ambassadeur de la musique afghane, Sakhi, né à Kaboul en 1976, mène une brillante carrière depuis de nombreuses années. Déjà en 2008, le journal français Libération le décrivait comme un artiste exprimant «le raffinement de la musique de cour comme la rudesse de la vie paysanne.»
Sakhi a collaboré, entre autres, avec le célèbre quatuor à cordes américain Kronos Quartet. Le musicien est aussi reconnu pour son travail aux côtés de la chanteuse Mahwash, dans le groupe Voices of Afghanistan.
«Ce sera l’unique concert de Sakhi à Montréal et même au Canada, cette année», précise fièrement Frédéric Léotar, directeur général du Centre des musiciens du monde.
Les Arrivants
Rappelons que, grâce à un programme de résidences, ce Centre situé dans le Mile End accueille et accompagne chaque année des musicien.ne.s issu.e.s de différentes traditions culturelles dans la conception et la diffusion de leurs projets musicaux. Cela inclut du soutien à l’enregistrement d’albums sur l’étiquette montréalaise Analekta.
D’ailleurs, le 19 juin, on présentera le concert des Arrivants, trois musiciens récemment installés à Montréal qui mêlent les traditions du tango argentin, de la musique arabe et des rythmes persans.
Hamin Honari (daf et tombak), Abdul Wahab Kayyali (oud) et Amijai Shalev (bandonéon) vont interpréter les pièces de leur album intitulé Home, paru chez Analekta en avril dernier. Musiciens invités : Reza Abaee (gheychak) et Stephane Diamantakiou (contrebasse).
Cela dit, la vente récente de la maison de disques québécoise au groupe européen Outhere Music soulève-t-elle des inquiétudes au Centre des musiciens du monde ? Non, répond Frédéric Léotar; «je crois même que ce changement de mains pourrait avantager la diffusion internationale de nos albums.»
Activités gratuites
Tout au long du festival, plusieurs activités et ateliers gratuits sont offerts au grand public. Par exemple, le 18 juin à la Salle principale du Centre des musiciens du monde, petits et grands sont invités au conte musical iranien L’oiseau enchanteur avec Kiya Tabassian, à 14h. Il faut toutefois réserver.
Danser dans le parc
Le 19 juin, au parc Lahaie (angle St-Joseph et St-Laurent) : initiation aux rythmes mandingues (Mali) avec Adama Daou et Luc Bambara à compter de midi. Ce sera suivi, à 14h, d’un atelier de musique klezmer, en compagnie de Gabriel Paquin-Buki et invités. On terminera l’après-midi par un «bal de danses québécoises» avec Pierre Chartrand (calleur) et Nicolas Babineau (violon), à 15 h.
Le Festival des musiciens du monde aura lieu du 16 au 19 juin, entre autres, à l’Église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End, au 5039, rue Saint-Dominique.