Le nouvel album de la grande gagnante de La Voix 2019, Geneviève Jodoin et intitulé J’ai toujours su est essentiellement composé de ballades pop-folk, signées pour la plupart par son complice Frédéric Boudreault.
Ces musiques sont bien tournées, quoiqu’elles se ressemblent l’une l’autre. Travail soigné, mais rien ne ressort vraiment. La voix est agréable et enveloppée de belles harmonies vocales. Les rythmes sont plutôt lents, même pour L’appel du large. Quant aux paroles, elles reprennent des thèmes mille fois abordés et on s’en tient souvent au premier degré : «On n’a jamais assez de temps pour espérer tout s’raconter» (Donner); «Sa job c’est juste une job pour vivre en attendant» (La soupe aux fleurs). Parfois, les textes sont si personnels qu’il est difficile de se sentir concerné : «Ça me rappelle Québec. Gaspé en février Quand j’espérais revenir à temps pour tes 5 ans» (Lettre à ma fille).
J’ai toujours su, véritable profession de foi de cette artiste persévérante, est sans doute la plus accrocheuse de l’album. L’interprète reprend aussi Les gens de mon pays, avec laquelle elle s’est distinguée à La Voix. Elle y va de divers changements à la mélodie plus ou moins heureux. On se demande, entre autres, pourquoi baisser le ton, en finale, au moment de lancer «liberté», un mot-clé de ce classique de Vigneault.
Après la poésie du grand Gilles, le texte de la chanson qui suit détonne : «Chus pas regardante si t’es là, lune de miel ‘d’une roulotte» (Oublie pas les mots). Plus encore, on reprend la musique très lente de cette chanson comme pièce instrumentale qui vient clore l’album. On s’attendait à plus de la part d’une chanteuse qui en est à son quatrième disque et qui profite d’une attention médiatique considérable, en plus de surfer sur une généreuse vague d’amour du public.
3 / 5