Le «Gros gars» qui s’amène au théâtre la Petite Licorne vit un profond combat intérieur. Il rêve de concrétiser un projet de spectacle sans cesse retardé, à cause de son habitude de remettre à plus tard. Mais qui donc a pu inspirer ce personnage à l’auteur et comédien Mathieu Gosselin ?
«C’est mon «double fantasmé», répond le principal intéressé qui, lui, roule sa bosse depuis une vingtaine d’années et qui a participé, entre autres, à la création de plusieurs productions du Théâtre de la Pire Espèce, dont Persée, Gestes impies et Futur intérieur. «Gros gars est ma première expérience solo sur les planches. Le spectateur y devient le témoin d’une lutte contre la procrastination qui guette tout processus de création, dont le spectacle qui se déroule devant lui.»
Malgré tout, ce personnage qui a tendance à l’immobilisme, finit par passer à l’action d’une certaine façon. «À travers lui, je souhaite surtout faire connaître ma poésie, car c’est un genre littéraire qui permet de rêver. Il y a dans ce spectacle des poèmes écrits il y a une trentaine d’années et d’autres terminés il y a quelques semaines. Cette prise de parole se déroule au milieu d’artéfacts technologiques des années 80. Vieux synthés, disques compacts, cassettes VHS… des objets symboliques de mes jeunes années. La musique vient d’ailleurs enrober certains poèmes qui deviennent presque des chansons.»
Compte tenu des mesures de distanciation, «Gros gars» se produira devant un maximum de 28 spectateurs. «Ce n’est pas un problème, car la pièce est conçue comme une rencontre intimiste. Pour le reste, j’ai déjà participé, au début de ma carrière, à des représentations données devant 4 personnes. L’important, c’est la rencontre avec le public!»
Gros gars, prise de parole poétique et analogique
Texte et interprétation : Mathieu Gosselin
Mise en scène : Sophie Cadieux
Musique : Frédéric Auger
À la Petite Licorne : du 12 avril au 30 avril 2021
Supplémentaires : le 17 avril, le 1er mai et du 3 au 6 mai
Mathieu Gosselin en répétition à la Petite Licorne
crédit photo : Francis-William Rhéaume