L’homme derrière les tubes Céline, Adieu monsieur le professeur et Santiano est de retour sur scène au Québec, après plus de 20 ans d’absence involontaire. Hugues Aufray a pourtant enregistré un disque de chansons de Félix Leclerc en 2005 et il ne cache pas son regret de n’avoir eu l’appui de personne pour venir livrer, chez nous, ses interprétations des chansons du poète de l’île d’Orléans. «Après la sortie de ce disque, j’ai fait un spectacle à Paris incluant une douzaine de chansons de Félix et aucun Canadien ne s’y est intéressé.»
Véritable légende de la chanson, Aufray figure sur la «photo du siècle» regroupant les vedettes françaises du «yéyé» , en 1966. La même année, à l’occasion d »un concert contre le racisme, au Palais des Sports de Paris, il chante pour Martin Luther King, Les Crayons de couleur. Hugues Aufray sera aussi le premier français à traduire des chansons de Bob Dylan.
«Céline, c’est mon frère!»
Maintenant âgé de 89 ans, Hugues Aufray n’a pas oublié son enfance et la séparation de ses parents, alors qu’il n’avait que dix ans. Il estime que c’est alors son frère Francesco qui a dû en quelque sorte tenir le rôle du père dans sa famille et c’est précisément cela qui lui a inspiré l’une de ses plus célèbres chansons: «Céline, c’est mon frère qui s’est retrouvé avec de lourdes responsabilités familiales alors qu’il n’avait même pas 12 ans.» Plus encore, Hugues a cherché pendant des années la dépouille de ce frère qui voulait devenir chanteur d’opéra et qui s’est suicidé, à l’âge de 27 ans. Ironie du sort, Francesco Auffray est enterré au cimetière Saint-François d’Assise dans l’est de Montréal. L’octogénaire s’y est rendu pour la première fois en début de semaine et y a vécu des moments d’une grande intensité. C’est ainsi qu’il peut d’ores et déjà affirmer: «Ce voyage au Québec est pour moi historique!»
Rendez-vous manqué avec «la diva de Charlemagne»
Parmi les millions de personnes charmées par la chanson Céline, maman Dion confirme que c’est bien là ce qui lui a inspiré le prénom de sa fille qui allait devenir l’une des plus célèbres stars internationales. Après avoir chanté Céline à la télévision, en 2002, devant la diva de Charlemagne émue aux larmes, Hugues Aufray propose un duo à la Québécoise, alors qu’il enregistrait un album de traductions de chansons de Bob Dylan, avec plusieurs vedettes dont Johnny Hallyday, Jane Birkin, Eddy Mitchell, Carla Bruni et Francis Cabrel. «Je n’ai jamais eu de réponse de Céline à cette invitation.»
Jamais trop tard
Aufray qui, dès son enfance, rêvait de s’illustrer dans les arts visuels, s’adonne entre autres à la sculpture, depuis une dizaine d’années. «J’ai d’ailleurs commencé à exposer et je demande au Père éternel de m’accorder assez de temps pour aller au bout de cette aventure».
Un spectacle sans fla-fla
Entre temps, à l’approche de ses 90 ans, l’auteur-compositeur-interprète s’apprête à sillonner le Québec avec son spectacle intitulé «Visiteur d’un soir». Accompagné de deux musiciens pour sa tournée québécoise, le chanteur précise que «le visiteur d’un soir, c’est le spectateur» et que l’un des principaux buts de son concert est «que chacun se sente en toute intimité»… C’est une soirée musicale comme on avait autrefois devant la cheminée. Bien sûr, je vais chanter plusieurs de mes standards, mais aussi raconter des histoires, un peu comme le faisait la Bolduc.»
HUGUES AUFRAY – VISITEUR D’UN SOIR
Samedi, 24 novembre | Maison Symphonique (Montréal)
Dimanche, 25 novembre | Salle Odyssée (Gatineau)
Lundi, 26 novembre | Salle Maurice O’Bready (Sherbrooke)
Mardi, 27 novembre | Salle Le Zenith (St-Eustache)
Jeudi, 29 novembre | Complexe JC Perreault (Saint-Roch-de-l’Achigan)
Vendredi, 30 novembre | Théâtre du Cégep (Trois-Rivières)
Samedi, 1er décembre | Palais Montcalm (Québec)