Inès, Rosalie Bonenfant crève l’écran dans ce film troublant et bouleversant

Le bouleversant film Inès de Renée Beaulieu, qui a été présenté en première aux Rendez-vous Québec Cinéma en avril dernier, prend enfin l’affiche à Montréal, Québec et Sherbrooke le 6 mai prochain. Ce film troublant met en vedette Rosalie Bonenfant pour la première fois au grand écran et Roy Dupuis ainsi que Noémie Godin-Vigneau, Maxime Dumontier, Alexandre Pronovost, Nikki Bohm, Martin Dubreuil et Mélanie Pilon.

Résumé : Prise dans une relation fusionnelle avec son père, Inès (20 ans) s’engage sur un chemin difficile pour tenter de se soustraire à cet homme imposant afin de se construire une identité et devenir une femme adulte.

Pour son premier grand rôle au cinéma, on peut dire que Rosalie Bonenfant s’est lancé tout un défi avec ce personnage d’Inès, 20 ans qui, arrivée au bout de l’adolescence, tente de lâcher l’emprise parentale pour entrer dans le monde des adultes et des responsabilités. Et ce défi, elle le relève avec brio. Rosalie crève l’écran. Ce film suit Inès de très près, alors qu’elle se cherche dans ce monde d’adulte et qu’elle risque plutôt de s’y perdre. La scénariste et réalisatrice Renée Beaulieu a voulu plonger le spectateur au cœur des émotions et sensations que vit Inès, alors qu’elle erre dans un gouffre qu’on croirait sans fond.

Ainsi, pour bien immerger le spectateur dans l’univers d’Inès et ses émotions, Renée Beaulieu a choisi de filmer Inès en gros plan, de devant ou derrière, mais constamment sur elle. Ajoutez à cela une musique lancinante et une vision de Montréal un peu glauque, sombre et froid et vous avez une ambiance parfaite pour suivre Inès dans sa déchéance. Même les personnages autour d’Inès semblent plutôt indifférents à son sort, surtout son père (superbe jeu de Roy Dupuis) dont elle veut s’affranchir, mais dont elle cherche malgré tout l’approbation et la reconnaissance d’amour. Et il y a sa mère qui est une aubergine (légume) comme Inès le dit si bien, depuis 10 ans, et qui manque cruellement à sa fille.

Ainsi le personnage d’Inès, qui travaille tard la nuit, sombre dans l’ennui, l’absence de but dans sa vie commence à faire de l’insomnie et va chercher le réconfort dans les drogues et le sexe. Ultimement la maladie mentale va prendre le contrôle sur elle, dans une spirale sans fin.

Rosalie fait preuve d’une grande vulnérabilité et d’une grande authenticité avec ce rôle. Elle a cette capacité d’abandon qui nous chamboule profondément. Il y a peu de dialogue, peu d’explication, de justifications verbales. Cela se passe beaucoup dans ses yeux. On vit la maladie mentale et ses effets nocifs, avec Inès.

Bien que le film repose beaucoup sur Inès et sa relation avec son père surtout et sa mère, il y a aussi le personnage du Chaman, interprété par Martin Dubreuil qui, bien qu’on l’aperçoive dans seulement deux ou trois scènes, est extrêmement troublant comme personnage. Ouf!

Au final, ce film est une incursion dans le monde troublant de la maladie mentale. Il n’apporte pas de réponse ni n’explique quoi faire, sauf d’être à l’écoute de soi et des autres. C’est un appel à la bienveillance, qualité qui semble se perdre de plus en plus en cette période de pandémie.

Inès est distribué au Canada par Filmoption International et prendra l’affiche au Québec le 6 mai.

LISTE TECHNIQUE

Réalisation Renée Beaulieu

Scénario Renée Beaulieu

Productrice Renée Beaulieu

Producteurs exécutifs Joseph Heskia et Jobair Jaber

Directrice de production Marie-Louise Gariepy

Direction photo Philippe St-Gelais

Conception sonore Benoît Dame

Musique original David Thomas

Son Daniel Fortaine, Tony Fortin et Casey Brown

Mixage Martin Messier