Qui aurait dit qu’un jour, on présenterait un concert de musique néoclassique sur la plus grande scène extérieure du FIJM? C’est pourtant ce qu’on a vécu, ce soir, avec le pianiste Jean-Michel Blais, sur la place des Festivals.
Certes, le musicien originaire de Nicolet qui a remporté le Félix du meilleur album de l’année pour son disque Aubades (2022), est habitué aux grandes scènes. Il s’est produit, entre autres, à la Salle Wilfrid-Pelletier et à la Maison symphonique. Mais, un concert de cette envergure, consacré à la musique néoclassique aurait été impensable, il y a quelques années encore!
Au moment où j’ai longé la scène TD, vers la fin du spectacle qui avait commencé à 21h 30, on écoutait religieusement le pianiste et on pouvait apercevoir des milliers de lampes de téléphones cellulaires qui illuminaient la place des Festivals. Dès que la musique s’est arrêtée, les clameurs enthousiastes de la foule ont retenti! Frissons, malgré la chaleur suffocante!
Photos : Sébastien Jetté
SYML au Théâtre Maisonneuve: impeccable!
Vous vous demandez qui est SYML ? Vous le connaissez sans doute plus que vous croyez. Cet auteur-compositeur-interprète américain est associé d’emblée au succès Where’s My Love, dont les différentes versions ont accumulé plus de 100 millions d’écoutes sur Spotify. Le couple de patineurs artistiques formé de Julianne Séguin et de Charlie Bilodeau a d’ailleurs patiné sur Where’s My Love, en 2018, aux Jeux olympiques de PyeongChang.
SYML, alias Brian Fennell, a déjà fait partie du groupe Barcelona qui s’est d’ailleurs produit au Métropolis, en première partie de The Fray, il y a près de 20 ans. Le chanteur a par la suite décidé de développer ses projets individuels indie pop sous le nom de SYML, un mot qui signifie «simple» en gallois, en l’honneur de ses parents biologiques. L’artiste de 40 ans vient de lancer, en 2023, son deuxième album studio intitulé The Day My Father Died et il a un public de fervents admirateurs, entre autres, à Montréal.
Une bonne partie de l’assistance qui remplissait presque le Théâtre Maisonneuve semblait déjà très familière avec les mélodies de ce nouvel opus de SYML, qui a commencé son spectacle avec la très accrocheuse You and I, suivie de Believer.
Ce qui nous touche d’abord dans ses chansons, c’est sa voix aérienne qui lui permet de passer aux notes souvent aigues avec une aisance remarquable. Il y a aussi la richesse des harmonies vocales qui ressortent sur une variété de rythmes joués par un ensemble de quatre musiciens. SYML lui-même joue de la guitare et du piano.
Quant aux textes de ses chansons, ils sont axés sur l’espoir, l’amour et la simplicité. «If you don’t see the sun
I will hold you close», chante-t-il, dans la magnifique Sweet Home.L’homme est chaleureux et il ne manque pas d’humour, invitant même les spectateurs à lui poser des questions, histoire de faire plus ample connaissance. Bien sûr, ce n’est que vers la fin du spectacle qu’il a interprété la très attendue Where’s My Love, fort appréciée du public! Fidèle à lui-même, SYML qui prône la simplicité et n’aime pas le fla-fla, n’est pas revenu sur scène pour un rappel.
Jill Barber, amoureuse du français
En première partie, la chanteuse ontarienne Jill Barber est venue interpréter un bon nombre de mélodies qu’elle a déjà gravé sur disque, en une vingtaine d’années de carrière. Francophile, l’artiste de 43 ans a d’ailleurs ouvert la soirée avec Petite fleur, un standard de Sidney Bechet qu’elle a enregistré sur son disque Chansons (2013). «J’aime le français car c’est la langue de l’amour», précise-t-elle, en annonçant que son prochain album sera en français.
Parmi les temps forts de son tour de chant de 45 minutes, on retiendra Oh My My de l’album Chances (2008) et la pièce finale de la soirée. Jill Barber reprend Suzanne de Leonard Cohen, dans la version française qu’interprétait la regrettée Pauline Julien! Un cadeau inespéré!
*Photo d’accueil: Jean-Michel Blais / Crédit: Sébastien Jetté
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