«The Sages of Chelm» est une comédie musicale digne d’un bon théâtre d’été: léger, rafraîchissant, coloré et très drôle. Elle est jouée en Yiddish au centre Segal jusqu’au 26 juin. Vous ne serez pas dépaysé car on suit très bien avec les sous-titres français et anglais dans les nuages au-dessus de la scène. C’est même un avantage pour rendre plus vrai. En tout cas, je me suis amusé et j’ai bien ri du début à la fin de cette histoire qui ressemble à un «Diner de con» inversé.
L’histoire débute par un ange qui doit semer les âmes au-dessus des villages, à part égale de sages et de moins futés. Mais au-dessus de Chelm, il échappe le sac des moins futés! C’est ce village qui devient le théâtre de toutes les aventures. Un étranger (Menakhem) veut s’intégrer au village, car il tombe amoureux de la jeune Shoshane. Il devra prouver qu’il est aussi futé (ou moins futé) que les habitants de Chelm. Péripéties par dessus péripéties, toutes aussi drôles les unes que les autres, et ça se termine comme un conte de fées.
Certes quand on va voir ce genre de théâtre, il faut mettre son cerveau au neutre et simplement apprécier et s’amuser. Et c’est réussi haut la main. L’énergie et le dynamisme des interprètes, augmentés par une mise en scène efficace réglée au quart de tour nous en met plein la vue pendant les deux heures du spectacle.
Les musiques sont de belles mélodies agréables même si on n’y trouve point de ver d’oreille. Ça aide aussi d’avoir un orchestre énergique sur scène et dont la sonorité est impeccable. On n’a pas oublié de lécher le côté visuel avec des décors qui font penser aux bandes dessinées, et des chorégraphies simples mais humoristiques dans les numéros de groupe. Comme lorsqu’on chante sur le thème de l’ours empoté et qu’ils se mettent tous à mimer l’ours.
Plusieurs scènes sont de grosses farces bien ficelées, comme celle du quiproquo où Menakhem fais la séduction du père en pensant que c’est la fille. Les scènes où le pauvre Menakhem est attaché à un arbre et qu’il essaie de sortir de scène pour l’intermission m’a fait bien rigolé.
La chanson où Menakhem séduit Shoshane est aussi très bien réussi. Ces deux interprètes, Jake Cohen (Menakhem), Jeanne Motulsky (Shoshane), sont jeunes mais avec beaucoup de talents vocaux. Elle, avec sa belle voix d’ange, et lui avec une puissance surprenante dans les aigus. Celui qui joue le rabbin, Stan Unger, impressionne autant par son jeu que par sa voix.
Cette comédie musicale s’adresse à tous les âges, malgré qu’un enfant qui ne parle pas Yiddish devra être assez vieux pour pouvoir lire les sous-titres. Si vous avez envie de vous amuser sans trop réfléchir et rire un bon coup, courez voir ce spectacle qui vous en donne pour votre argent.
Équipe de création
Textes: Abraham Shulman
Musiques: Eli Rubinstein
Production: Dora Wasserman Yiddish Theatre Production
Mise en scène et chorégraphies: Trevor Barrette
Direction musicale: Nick Burgess
Décors: Elisabeth de Medeiros
Costumes: Sabrina Miller
Éclairages: Tim Rodrigues
Direction technique: François Lemieux
Distribution
Jake Cohen (Menakhem), Jeanne Motulsky (Shoshane), Stan Unger (Reb Yoysef Loksh), Natalie Demmon, Kinneret Finegold, Kinneret Finegold, Rachel Kohl Finegold, Bram Lackman-Mincoff, Jodi Lackman, Bruce Lambie, Stephen Maclean Rogers, David Peterman, Daisy Dalit Sigal, Sam Stein, Theodore Vlachos.
Orchestre
Nick Burgess, Vanessa Marcoux, Mike De Masi, Parker Bert.
Au Centre Segal (5170 Côte-Ste-Catherine, Montréal)
Présenté en Yiddish (sous-titres français et anglais) du 19 au 26 juin 2022.
Billets en vente (45$/25$ étudiant et moins de 30 ans/42$ âge d’or) au https://tickets.segalcentre.org ou 514-739-7944
Durée: 2h05 avec entracte de 20 minutes
Photos: Leslie Schachter
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