Alors que les francophones d’un peu partout au pays gardent un oeil sur les compressions aux services en français en Ontario qui soulèvent une levée de bouclier, Jean-Marc Dalpé s’apprête à présenter une pièce brûlante d’actualité. «N’allez pas croire que j’ai passé une commande au premier ministre Doug Ford pour vendre des billets à La Licorne», lance l’auteur franco-ontarien pince-sans-rire.
Il s’empresse d’ajouter qu’il n’est pas rare que des artistes pressentent, en quelque sorte, les mouvements de société. Or, la question de l’attachement aux racines est en plein coeur de La Queens’, une pièce qu’il a commencé à écrire, il y a 3 ans.
Deux femmes héritent de l’Hôtel-Motel La Queens’, après le décès de leur mère. L’une des soeurs (Marie-Thérèse Fortin), qui a depuis longtemps quitté son patelin pour mener une carrière internationale, veut liquider l’héritage de ses parents, alors que l’autre (Dominique Quesnel), attachée à ses racines, est prête à tout pour l’en empêcher. Et voilà qu’un homme d’affaires (David Boutin) est bien intéressé à acheter l’entreprise familiale. «Ça va mal se terminer», dit l’auteur, en précisant que ce drame se déroule «maintenant, en un lieu fictif, dans le nord de l’Ontario». Faut-il rester attaché aux valeurs de son passé par respect pour ses origines ou, au contraire, s’en défaire pour mieux avancer? «Je n’ai pas de réponse; je veux simplement provoquer une réflexion», dit Dalpé qui affirme avoir profondément exploré ces visions opposées et créé deux personnages de forces comparables.
L’auteur de Trick or Treat et Août, un repas à la campagne retrouve ici son complice Fernand Rainville, qui signait aussi la mise en scène de ces deux pièces.
La Queens’
Texte: Jean Marc Dalpé
Mise en scène: Fernand Rainville
Avec: David Boutin, Marie-Thérèse Fortin, Alice Pascual, Dominique Quesnel et Hamidou Savadogo
Au théâtre La Licorne, du 15 janvier au 23 février