C’est le fils de René Lévesque, Claude, qui a déclaré officiellement l’ouverture de l’Année Lévesque, à la mémoire de son père qui aurait eu 100 ans cet été. Le premier ministre François Legault ainsi que les chefs des principaux partis du Québec étaient réunis à la Grande Bibliothèque, lundi soir (13 juin), pour ce lancement. On a aussi annoncé la création du prix René-Lévesque.
«Un créateur de fierté»
Pour sa part, le premier ministre Legault, ex-péquiste, a qualifié René Lévesque de «créateur de fierté». «(Il) nous a libérés de notre mentalité de «nés pour un petit pain». Il nous a donné confiance en nous-mêmes. Il nous a permis de voir grand!»
Un prix de journalisme
Du même souffle, le premier ministre a annoncé la création d’un prix journalistique au nom de René Lévesque qui, avant de se lancer en politique, a fait carrière à la radio et à la télévision dans les années 1940 et 1950. Monsieur Legault a précis que le prix René-Lévesque sera décerné dès 2023. Ça va devenir la plus haute distinction attribuée par le gouvernement du Québec pour une contribution remarquable dans le domaine du journalisme.
Mea-culpa de Lucien Bouchard
L’ancien premier ministre péquiste et président d’honneur de l’année Lévesque, Lucien Bouchard, a parlé sans détour de la controverse qui sévit actuellement dans les rangs indépendantistes. Rappelons que, lors d’une entrevue accordée à Radio-Canada, au début juin, M. Bouchard a dit que le PQ était un «véhicule usé» qui ne «mérite pas de très bien aller», ce qui a déplu à de nombreux souverainistes.
Ce lundi soir, l’orateur a qualifié ces remarques d’«intempestives», en ajoutant qu’il les «formulerait autrement aujourd’hui». Avec une pointe d’humour, il a aussi souligné : «J’ai vu récemment [..] que les héritiers de Lévesque n’ont rien perdu de leur capacité à réagir avec leur vigoureuse promptitude.»
L’héritage de René Lévesque
De son côté, l’actuel chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a commenté cette situation en citant des expressions qu’empruntait parfois René Lévesque : «Gageons qu’il aurait employé les mots «faux-semblant» et «hypocrisie» pour qualifier l’actualité politique des dernières semaines».
Le chef péquiste a fait valoir qu’on ne peut honorer René Lévesque sans dire que la souveraineté du Québec était au coeur de son engagement politique. Monsieur St-Pierre Plamondon qui, initialement n’avait pas été invité à prendre la parole lors de cet événement, a été l’un des plus applaudis de la soirée.
Quant à la chef de l’opposition, Dominique Anglade, elle a rappelé que René Lévesque a d’abord oeuvré au sein du PLQ. Gabriel Nadeau-Dubois, lui, a semblé décocher une flèche à François Legault assis tout près de la scène. Le co-porte-parole de Québec solidaire a souligné que René Lévesque «… ne cherchait pas le plus petit dénominateur commun en quête du plus grand nombre de votes, jamais il ne cédait à la démagogie, jamais il ne nous montait les uns contre les autres.»
René Lévesque au Journal de Montréal
Le chef de la direction de Québecor et ancien chef du PQ, Pierre Karl Péladeau, dont l’entreprise est la présentatrice officielle des commémorations, avait des anecdotes savoureuses à raconter au sujet de l’époque où René Lévesque a écrit pour le Journal de Montréal, dans les années 1970.
Le journaliste signait six chroniques par semaine pour un total de 984 textes en quatre ans. Monsieur Lévesque avait l’habitude de livrer lui-même ses textes à la salle de rédaction très tard le soir. En plus, ils étaient écrits à la main raconte monsieur Péladeau en rappelant qu’il n’était pas rare que son père, fondateur du Journal de Montréal, prenne un petit verre avec monsieur Lévesque.
Un nouveau livre
Pour souligner le 100e anniversaire de la naissance de René Lévesque, le professeur de science politique Guy Lachapelle publie le livre René Lévesque. Un homme et son siècle.
Ce recueil de textes réunit des chroniques, entrevues et discours de René Lévesque qui témoignent du regard qu’il portait sur son époque et la place du Québec dans le monde.
Rappelons que René Lévesque a fondé le Parti québécois au début des années 1970. Il est devenu le 23e premier ministre du Québec, le 15 novembre 1976.
Décédé le 1er novembre 1987, René Lévesque aurait eu 100 ans le 24 août 2022.
Différentes activités auront lieu jusqu’en juin 2023 pour souligner cet anniversaire.
-23 et 24 juin 2022 : Hommage dans le cadre de la Fête nationale du Québec
–24 août 2022 : 100e anniversaire de naissance / Inauguration de Sur les traces de René Lévesque, Montréal / Commémoration et portes ouvertes, Espace René-Lévesque, New Carlisle
–17 novembre 2022 : Ouverture de l’exposition René et Lévesque au musée de la Civilisation, Québec
-Février 2023 : Spectacle hommage à René Lévesque et à la langue française, Montréal
La fille de René Lévesque : «ça m’émeut profondément !»
En entrevue aux ArtsZé, la fille de René Lévesque, Suzanne, a résumé ainsi cette soirée mémorable : «J’m’attendais pas à voir tant de monde ! Ça fait remonter plein de souvenirs ! Ça m’émeut profondément !» Son frère Claude a souligné que René Lévesque était le même en public et en privé, c’est-à-dire un homme simple, bon et drôle. «Je suis content car les plus jeunes vont avoir une meilleure idée de qui était mon père, grâce à l’Année Lévesque.
Mise sur pied par la Fondation René-Lévesque, l’Année Lévesque est présentée par Québecor, avec la collaboration d’Hydro-Québec.