C’est avec son grand sourire d’homme confiant que le chef d’orchestre français François-Xavier Roth est apparu sur scène au soir du venteux et pluvieux 31 octobre à la Maison Symphonique, peu après la houle de la trombe des vents d’automne apparus en furie peu après l’envol de Sir Andras Schiff vers des cieux plus cléments.
M. Roth nous a servi une belle Ouverture Leonore no. 3 de Ludwig van Beethoven suivie du Concerto pour piano et orchestre no.1 de Béla Bartok avec son confrère le pianiste Pierre-Laurent Aimard muni de la partition en main. Difficile, en effet, de mémoriser parfaitement cette oeuvre, mais surtout de réussir à magnétiser le public même après quasiment un siècle depuis le jour de sa création (1926).
Néanmoins, si Aimard et Roth n’ont pas réussi à surpasser la très belle version du pianiste Maurizio Pollini accompagné du chef Claudio Abbado encore disponible sur Deutsche Grammophon (2530901), ils se sont tous deux fort bien tirés d’affaire devant le fin gratin du conseil d’administration et de toute la direction de l’OSM dont Zarin Mehta qui restera le juge (je dirais suprême) le plus influent pour la succession de Kent Nagano.
C’était d’ailleurs le mobile de la seconde visite en peu de mois de François-Xavier Roth qui a offert, cette fois, après l’entracte, le poème symphonique Une vie de héros (Ein Heldenleben) opus 40 de Richard Strauss en ses transcendantes six parties orchestrales gigantesques nécessitant cent musiciens sur scène en plus des solos du premier violon Andrew Wan fortement applaudi d’ailleurs en fin de concert.
Toutes les couleurs orchestrales en ont jailli avec une force implacable. Cependant, quoique l’orchestre ne soit pas du tout le même qu’il était à l’époque de Dutoit, on n’a pas atteint la somptuosité de jadis surtout quand des chefs comme Zubin Mehta le dirigeait encore très souvent (ah! les beaux jours!) ou tout aussi impressionnant sinon plus que lui un certain Franz-Paul Decker au bâton dans toute la musique allemande.
Nos musiciens ont beaucoup de tempérament et de caractère; chaque concert nous montre une façade nouvelle d’eux et d’elles, dont on peut être fier sinon y porter chaque fois un peu de réflexion sur l’art de la gouvernance et du joug a secouer ou supporter ce qui n’est pas une mince affaire en musique classique que d’obéir littéralement au doigt et à l’oeil pour des périodes matrimoniales d’une douzaine d’années chaque fois, parfois davantage. Nos musiciens méritent absolument un bon chef qui ne soit pas condescendant et envers qui le respect naturel émanerait de l’aura de sa personne, ce qui les amadouera à lui répondre en acquiesçant de sentiments partagés. Vive nos orchestres et nos futurs chefs!






























































