Voilà cent ans, cette année-même, que le Concours international de piano Frédéric-Chopin s’affaire à révéler au monde le nom des meilleur(e)s interprètes du piano. Le jury n’est pas infaillible: parfois, il a relégué par calculs ou computations claudicantes, le ou la meilleur(e) au deuxième ou troisième prix, mais toujours ce concours a offert des révélations de haute qualité jusqu’au sixième prix parfois.
Les noms de Maurizio Pollini, Krystian Zimerman, Yundi Li, Rafael Blechacz, Seong Jin Cho, Bruce Liu, Vladimir Asheknazy, Martha Argerich, Dang Thai Son, tous incarnent la crème de la crème.
Bienfaits du Concours
Le Concours, à ses années de gloire absolue (1955 à aujourd’hui) assure comme nul autre sur Terre, des contrats d’engagement auprès d’orchestres qui les renouvellent pendant un demi siècle.
Il amène aussi des contrats d’enregistrements avec les plus grandes ou compétentes maisons de disque, bien entendu une foule de récitals partout sur la Terre entière tous précédés d’entrevues diffusées partout, en somme une sorte d’attention constante que chaque interprète recherche comme salaire de ses efforts quotidiens à raison de six à dix heures par jour au piano.
Car, il faut le préciser, le piano reste le prince des instruments musicaux que seule l’orgue supplante en puissance évocatrice de mondes divers et insoupçonnés à toute imagination à l’écoute et en éveil.
Nous y serons en octobre 2025
Pour le centenaire de l’événement musical, c’est le grand colosse et vainqueur de 1970, Garrick Ohlssohn qui présidera le jury constitué de 17 pianistes lauréats souvent d’ex-gagnants ou participants. Un autre jury très académique, induit à partir de l’Institut Frédéryk Chopin, veille aussi, en marge du jury officiel et c’est une gloire nationale pour la Pologne qui le veut ainsi.
Parmi ces juges éclairés, on retrouvera encore l’inégalable interprète et pédagogue vietnamien Montréalais Dang Thai Son qui, en 1980, remporta, encore presque adolescent, tous les prix d’interprétation sans aucune véritable équivoque bien fondée ni en justesse ni en justice.
Dang Thai Son triompha à l’époque douloureuse où son malmené pays, le Vietnam communiste, se relevait péniblement mais courageusement des quinze années de bombardements impitoyables américains, certains acharnés à l’agent Orange et enfin de tous ces crimes contre l’Humanité commis par la soldatesque de la diplomatie de façade américaine.
Suivi attentif des trois derniers concours
Nous disposons de notes abondantes prises lors de chacun des trois stades et des finales des trois dernières éditions du Concours Chopin et d’une histoire discographique pianistique des plus bouleversantes interprétations des oeuvres du compositeur polonais: les Études, les Nocturnes, les Valses, les ballades du premier récital requis au stade un.
Nous connaissons aussi par coeur les Préludes et Polonaises exigés au stade deux. Tout autant les Sonates et les Mazurkas décrétés comme essentiels au stade trois.
Enfin, nous connaissons et tiendrons compte de l’existence comparative des versions marquantes endisquées ou diffusées des Concertos et de la Polonaise — fantaisie où l’orchestre surgit en finale pour accompagner et couronner un gagnant ou une gagnante.
Une histoire mouvementée de controverses
Le Concours Chopin n’a pas souvent erré en terme de couronnement. Sauf peut-être, à y réfléchir posteriori, des seconds prix qui eussent dû recevoir un premier prix ou un ex-aequo (1955 – Vladimir Ashkenazy, 1965 Arthur Moreira Lima, 1985 certainement Alexei Sultanov).
En 2015, certaines évidences apparurent à la publication des notes des membres du jury où des candidats furent notoirement mal notés puisque les notes des membres du jury sont désormais dévoilées au public.
Chapeau bas au Concours : c’est ce qu’aucun autre concours d’envergure n’ose courageusement comme admirable preuve que chacun devra répondre de ses compromissions ou manques flagrants de jugement. Éric Lu, pianiste couronné au Concours Leeds de 2018 reviendra ainsi au Concours 2025 pour réussir peut-être à faire corriger l’erreur flagrante dont il fut victime tout comme le fut l’inoubliable Kate Liu.
Du 2 au 23 octobre prochain, 4 Canadiens en lice
On se rappellera que le Montréalais Bruce Liu avait glorieusement gagné la dernière édition du Concours Chopin en 2021.
Quatre pianistes canadiens sont en lice cette fois : le brillantissime Kevin Chen déjà grand gagnant, en 2023, du Concours Arthur Rubinstein (autrefois remporté par Janina Fialkowska), ensuite le très remarqué pour sa sensibilité Éric Guo déjà présent à l’édition ultime du Concours en 2021, puis enfin les pianistes Ryan Wang et Athena Deng que je ne connais pas encore tout à fait.































































