Contraint d’annuler la conférence de presse du dévoilement de la programmation du Festival TransAmériques, à cause de la COVID-19, le grand manitou de l’événement a convié les journalistes via facebook, ce soir (17 mars 2020). Bien sûr, présentement, personne ne peut dire si les créateurs invités, originaires d’une vingtaine de villes du monde, pourront venir à Montréal dans le cadre de la 14e édition du FTA. Mais, puisqu’il ne faut pas désespérer, voyons de plus près les spectacles prévus.
Sur un ton empreint de tristesse et d’inquiétude, le directeur artistique Martin Faucher a d’abord emprunté les mots de Baudelaire : «Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille». Convaincu que lorsque «tout sera apaisé, nous voudrons à nouveau être ensemble», Faucher a présenté un à un les 22 spectacles de danse et de théâtre, prévus en 13 lieux montréalais du 20 mai au 3 juin 2020.
Le spectacle d’ouverture fait place au monde enchanté du Grec Euripides Laskaridis avec Elenit. Ce titre fait référence à un matériau utilisé pendant longtemps dans la construction, une sorte de tôle métallique ondulée, qui représente un danger pour la santé.
« Propulsés par la force motrice d’une éolienne, un théâtre de personnages étranges et une bête préhistorique gravitent autour d’une créature enfumée… Jonchée de tôle métallique, la scène en chantier devient un lieu d’apparitions insolites, librement inspiré de la mythologie personnelle de Laskaridis… Elenit nous emporte dans un conte burlesque où le chaos reprend ses droits. Un combat au présent avant notre disparition.»
Huit créations
Cette coproduction internationale du Festival compte parmi les huit créations de cette édition, aux côtés de Stations de Louise Lecavalier, Violence de Marie Brassard, P.O.R.N. (Portrait of Restless Narcissism) de Christian Lapointe et Nadia Ross, Post coïtum de Mélanie Demers, J’ai pleuré avec les chiens de Daina Ashbee, SIERRRANEVADA de Manuel Roque et Contingency de Hiroaki Umeda.
Le Requiem de Mozart teinté de rythmes africains
Parmi les spectacles qui avaient déjà été annoncés, revenons sur Requiem pour L. Faucher souligne : «c’est le spectacle le plus bouleversant que j’ai vu dans les dix dernières années.» Le Requiem de Mozart, teinté de jazz et de rythmes africains accompagne le dernier souffle de L. (life). «L’œuvre cristallise les ultimes instants de vie d’une femme et les sublime en une ode sacrée dédiée à tous les vivants de la terre. »
Avec quatorze musiciens et chanteurs d’un peu partout sur la planète, le compositeur Fabrizio Cassol et le chorégraphe Alain Platel «nous convient à une messe où recueillement et apothéose s’enlacent divinement… Et si la fin de la vie appelait une fête ?»
S’adapter aux bouleversements
Enfin, une performance extérieure plus que prometteuse, Holoscenes, est prévue sur la Place de Festivals, du 26 au 30 mai à 18h et 23h. «Un aquarium géant trônant sur la place des Festivals. Une succession de scènes de la vie quotidienne : l’un accorde sa guitare, l’autre vend ses fruits ou lit son journal. En moins d’une minute, 12 tonnes d’eau les submergent. La gestuelle se transforme, l’activité se poursuit, l’humain s’adapte. Fascinant et terrifiant, mêlant danse et théâtre physique, le concept de sculpture vivante de l’artiste multidisciplinaire américain, Lars Jan, tend un miroir aux citoyens dans la lutte aux défis climatiques.»
14e édition du Festival TransAmériques
Du 20 mai au 3 juin 2020
En divers lieux montréalais dont le Théâtre Maisonneuve, le Théâtre Jean-Duceppe, l’Usine C et la Place des Festivals
Première photo : scène du spectacle d’ouverture du FTA : Elenit de Euripides Laskaridis
Toutes les photos sont fournies par le FTA