«Après 21 ans avec l’Orchestre métropolitain, j’y fais aujourd’hui mes débuts comme soliste», lance Yannick Nézet-Séguin avec l’humour qu’on lui connaît. Il a choisi un concerto pour piano de Mozart pour écrire cette nouvelle page de sa carrière, devant un public heureux de pouvoir vivre pareil moment, sur place, à la Maison symphonique, malgré la pandémie.
Il aura donc fallu que les avions soient massivement cloués au sol pour que ce globe-trotter trouve le temps de se remettre au piano, lui qui dans sa jeunesse a reçu une formation de pianiste au Conservatoire de Montréal. Avec une joie communicative, l’artiste explique qu’il va, avec ces musiciens qu’il connaît bien, apporter son éclairage au Concerto no 12 de Mozart, «un bijou qui n’est pas souvent joué» et qu’il avait commencé à apprendre durant son adolescence.

Crédit photo : Antoine Saito
En plus de maîtriser la partition du soliste, il a bien sûr mémorisé aussi toutes celles de l’orchestre qu’il dirige, tantôt en se levant pour préciser ses indications, ou alors simplement par des signes de tête et des regards, quand ses deux mains doivent rester sur le clavier. Yannick Nézet-Séguin semble à l’aise dans cette gymnastique et n’a même pas recours à un tourneur de pages. Il s’en occupe lui-même en actionnant sa tablette posée sur le piano !
Les avantages d’une scène agrandie
Comme tout se déroule sans entracte, en quelques minutes, on retire le piano et redispose l’orchestre, puis on change de siècle musical. En effet, l’OM poursuivait son intégrale des symphonies de Brahms avec l’interprétation de la troisième dont toutes les parties se terminent en douceur. En quittant la salle, on se prend même à chantonner le thème principal du 3e mouvement qui a inspiré de nombreux artistes dont Serge Gainsbourg dans la chanson Baby alone in Babylone.
Comme les musiciens doivent être suffisamment éloignés pour respecter les règles de distanciation, on a agrandi la scène de la Maison symphonique. Cela a permis de créer un espace entièrement consacré à une section de cuivres qui a interprété, en début de concert, une pièce du Vénézuélien Giancarlo Castro D’Addona, intitulée Diversity et teintée de rythmes latins.
Du piano au podium : Mozart et Brahms avec Yannick Nézet-Séguin
Giancarlo Castro D’Adonna, Diversity
Mozart, Concerto pour piano no 12 en la majeur, KV 414
Brahms, Symphonie no 3
Yannick Nézet-Séguin, chef et pianiste
Maison symphonique de Montréal / Dimanche 11 avril, 13h et 16h
Disponible en webdiffusion du 30 avril au 9 mai 2021

Crédit photo : Antoine Saito
Prochain concert le 17 avril
L’OM présente un autre concert devant public, samedi prochain, 17 avril. On y jouera la quatrième et dernière symphonie de Brahms, ainsi qu’une oeuvre de Dvorak aux accents de mélodies folkloriques d’inspiration tchèque. Ce concert est présenté à 16h et donc épargné, même si le couvre-feu a été devancé à Montréal.
Brahms symphonique : finale triomphante
Dvořák, Sérénade pour vents en ré mineur, op. 44
Brahms, Symphonie no 4
Yannick Nézet-Séguin, chef
Maison symphonique de Montréal / Samedi 17 avril, 16 h
Disponible en webdiffusion du 21 au 30 mai 2021






























































