La salle Wilfrid-Pelletier, salle principale de la Place des Arts, accueillait ce mardi près de 3000 fans du légendaire groupe britannique Led Zeppelin. À preuve, un simple accord – voire même une seule note – suffisait pour que se fassent entendre les sifflements de contentement. Venus revivre les grands classiques du groupe, la majorité des spectateurs ont été ravis et en ont eu pour leur plaisir.
Vox pop
Toutefois, il ne fallait pas s’attendre qu’à une version symphonique. Ceux qui ont fait leur recherche savaient que le spectacle était en partie composé de 3 chanteurs et 4 musiciens rock, en plus d’une formation symphonique (canadienne !) d’une trentaine de musiciens. Ce n’est pas le cas de Laurent, 50 ans, venu faire découvrir la musique de Led Zeppelin à sa fille de 19 ans, l’une des très rares jeunesses présente ce soir-là : «Soirée de confusion, je ne m’attendais pas à autant de rock; c’est l’fun, mais c’est pas ce que j’avais en tête. De ce côté-là, c’est un peu plate, parce que je voulais voir la profondeur avec le côté symphonique, mais ça reste un spectacle intéressant», commente Laurent. Il est vrai que la batterie et les guitares enterraient les cordes et les cuivres.
À l’inverse, les deux grands amis sexagénaires Gilles et Pierre recherchaient ce mélange rock-symphonique : «On se demandait comment on pouvait faire Led Zeppelin symphonique, et vraiment, on trouve ça génial ! L’orchestre ne vient pas remplacer, c’est complémentaire. On sait que ce ne sera pas [Robert] Plant, mais en autant que ça se rapproche, ça ramène le plaisir de l’époque et oui, ça se rapproche très bien ! » dira Gilles. Pierre ajoute : « Ce sont aussi de très bons guitaristes, je trouve qu’ils le rendent bien ».
Des voix
En effet, les chanteurs Jesse Smith et Peter Eldridge ressemblent à Robert Plant non seulement en crinière, mais surtout en voix, bien que l’orignal n’ait pas d’égal. Il ne faudrait pas passer sous silence les performances vocales de la chanteuse Mollie Marriott qui présente tout un registre !
La première partie se termine avec la plus connue jusqu’ici Black Dog et crée l’ovation générale. Le groupe reprendra la prestation une vingtaine de minutes plus tard avec l’iconique Immigrant Song dont les premières notes suffiront à lever la foule d’un bond.
Tous les albums originaux du Ballon de plomb (expression d’où le groupe tire son nom) y passeront hormis le dernier In through the out door qui, à l’époque, avait été éraflé par la critique.
La rencontre
S’adressant au public ici et là, l’un des chanteurs relate une anecdote au cours de laquelle il a par hasard pris le train avec nul autre que Robert Plant lui-même il y a quelques années. Oui, l’harmoniciste utilise le transport en commun ! De cette conversation d’environ une heure en ressort l’amour de Plant pour le blues. Ainsi, ils offriront une reprise du bluesman Willie Dixon I Cant quit you, baby, qui ravira tout autant la foule que les succès du groupe de Londres.
La finale ne laissera personne sur son appétit avec Kashmir et bien sûr Stairway to heaven, qui mériteront chacune leur 8 minutes de gloire. Sous les applaudissements nourris, le groupe revient offrir Rock and Roll, et pour conclure, le plus grand succès parmi tous les hits de Led Zeppelin selon le magazine Rolling Stones : Whole lotta love.
Le tour de force
Les arrangements musicaux déployés tout au long de la soirée sont impressionnants et le chef Richard Sidwell dirige vigoureusement l’orchestre pendant 2 heures. À noter que le maestro sera aussi derrière Queen Symphonic qui s’amène dans cette même salle de la Place des Arts au printemps prochain.
Produit par l’entreprise londonienne City Lights Entertainment, Led Zeppelin Symphonic poursuit sa tournée à Sherbrooke mercredi, Trois-Rivières jeudi, Québec vendredi, Rimouski samedi et finalement à Gatineau le 19 septembre. Une chance à ne pas rater pour tous les fans de Led Zeppelin !