Le Théâtre Fracas présente au Pavillon de l’Île à l’Île Bernard de Châteaugay, une comédie du dramaturge canadien Norm Foster qui vous fera rire et peut-être réfléchir sur la pérennité du couple dans le quotidien. On a beau se jurer fidélité jusqu’à la fin de ses jours devant le curé, le matin de ses noces, ce n’est pas toujours possible lorsque l’aventure se présente sous les traits d’une jolie femme, toujours jeune.
C’est la situation que vit Maurice Samson, homme d’affaires prospère qui a succombé aux charmes de Sabine qui est devenue sa maîtresse et qu’il entend bien épouser. Mais il y a Liliane, sa femme devant Dieu et les hommes, qu’il devra divorcer. Ce qui ne sera pas une mince affaire puisque celle-ci est toujours amoureuse de son mari et n’entend pas se séparer de l’homme de sa vie. Que faire?
Maurice, homme astucieux s’il en fût, décide de confier à l’un des employés de son entreprise, Mario, la tâche de séduire Liliane, sa femme et de l’amener au lit afin de l’accuser d’adultère, parce qu’il faut expliquer que la maîtresse en question, Sabine, entreprend une carrière politique. Question de protéger sa réputation et de se faire élire aux prochaines élections. Mario qui est un bon gars qui aime rendre service, hésite un moment, mais accepte parce que Maurice lui a promis une promotion, en échange de ses loyaux services. Il faut dire que Mario le bon gars et aussi un ambitieux qui ferait tout pour réussir quelque chose une fois dans sa vie.
L’essentiel de la pièce se joue quand Mario, particulièrement maladroit tente de séduire le curieux personnage de Liliane qui lui en fait voir de toutes les couleurs. Ce personnage interprété par France Pilotte sur qui repose cette comédie et qui fait rire l’auditoire à chacune de ses apparitions, ne se laisse jamais séduire par le petit naïf de Mario mais s’amuse comme une folle en dansant et en chantant avec son nouveau compagnon. Elle disparait durant la nuit, le mari qui veut la divorcer s’inquiète et voilà que les choses se compliquent. Mario ne veut plus jouer le jeu tant il trouve la dame sympathique, la maîtresse s’en prend à Maurice son amant qui se rapproche de sa femme et le diable est aux vaches. Évidemment qu’on ne gâchera pas votre plaisir en vous révélant le punch final parce qu’il s’agit d’un punch à l’anglaise, particulièrement réussi par l’auteur, Norm Foster.
Une comédie fort efficace à mon avis qui ne traîne jamais en longueur et vous tient en haleine pendant toute la soirée. En plus d’une pièce fort bien structurée, les répliques sont brillantes, incisives, drôles et le jeu des comédiens est remarquable. En plus de France Pilotte qui dirige le théâtre Fracas depuis l’an 2000, Jean Petitclerc donne beaucoup de mordant et de rythme à son personnage de Maurice Samson alors que Pierre-Alexandre Fortin est tout à fait crédible dans la peau de Mario, le bon gars de la soirée. Julie Ménard pour sa part donne à Sabrine, l’image d’une politicienne qui contrôle la situation.
Cette belle unité dans le jeu, on la doit au metteur en scène Alain Zouvi, un comédien à l’origine qui semble se consacrer depuis quelques années à la mise en scène. C’est lui qui donne le rythme et l’intelligence à cette comédie pas bête du tout.
En somme c’est un choix que vous ne regretterez pas, si vous vous rendez voir L’homme accessoire à Châteauguay, pour la qualité et la fraîcheur de la pièce en été mais aussi pour le site autour du Pavillon de l’Île. Il s’agit de l’un des plus beaux sites des théâtres d’été du Québec. Sur l’Île Saint Bernard de Châteaugay, vous trouverez des restaurants spécialisés, des vieilles maisons historiques, des sentiers pour la marche, des chaises longues et des balançoires près de l’eau et un calme pour une retraite…fermée. C’est ce que je vous souhaite.
Infos : L’homme accessoire, comédie présentée au Pavillon de l’Île, à l’Île Saint Bernard de Châteaugay, les vendredis et samedis à 20 h 30 jusqu’au 28 août (et le jeudi 24 août).
Photographe : Caroline Laberge